A propos de Sobibor de Claude Lanzmann de René CLAUDE le vendredi 19 janvier 2007 à 11h18
J'ai revu le docu (très fort) sur France 2 (diff. le 18 janv.07) et j'ai une remarque délicate mais sincère à faire; elle me semble importante car c'est sur un point comme celui-ci que des négationnistes pourraient bâtir une de leurs thèses. A un moment, on sent d'ailleurs l'auteur du film Claude Lanzmann plutôt incrédule en écoutant une partie du récit de Yehuda Lerner, un des rescapés de la révolte de Sobibor autour duquel il a construit son film. Avant d'être déporté à Sobibor pour y être exterminé avec plus d'un millier de soldats juifs de l'armée rouge qui étaient gardés auparavant par les Allemands dans un camp spécial à Minsk, Yehuda affirme s'être évadé sept ou huit fois de camps de la mort par le travail forcé (des camps pour les civils juifs) situés dans la région de Lublin*. Il raconte qu'il se cachait au cours de la journée dans un Kommando qui travaillait à l'extérieur et profitait de l'obscurité pour filer à travers les champs et les bois. Il dit encore avoir été repris chaque fois par des Allemands qui n'étaient pas des SS ou des membres du SD. C'est ce qui l'a sauvé à chaque reprise. J'avoue avoir partagé l'étonnement de Claude Lanzmann quand on sait qu'un juif déporté repris était tué (pendu ou fusillé) le soir même devant les autres prisonniers. Yehuda affirme qu'il vait sa bonne étoile et que ce n'était pas son heure.
A-t-on d'autres récits d'évasions multiples qui n'ont pas mené à un assassinat immédiat ?
Bien cordialement.
RC
* Sa dernière cavale l'a conduit dans le camp des soldats juifs de l'armée rouge où un officier l'a planqué et lui a fait reprendre des forces car il était gravement sous-alimenté. Ensuite, il fut présenté comme un soldat de l'armée soviétique capturé.