Les grands romans de guerre (comme les films d'ailleurs) disent bien l'ambiguïté de leurs auteurs face à la guerre et à l'armée, une ambiguïté faite d'attirance et de répulsion mêlées*. Mais en général, leur constat ultime résonne, c'est vrai, d'un antimilitarisme : la guerre est une horreur. Il est difficile de défendre le contraire. En connaître l'histoire peut aider à tenter de préserver la paix, une position qu'il ne faut pas amalgamer avec la non-violence; on peut être plutôt antimilitariste et intégrer les concepts de résistance, de maquis, de dissidence et donc de violence.
Quelques titres :
- Norman Mailer, Des Nus et des Morts
- Drieu La Rochelle, La Comédie de Charleroi
- Vassili Grossman, Vie et Destin
- Michael Herr, Putain de mort
- Tolstoï, Guerre et Paix
Quant à Ernst Jünger, là encore, il faut nuancer. Jeune écrivain, il fut fasciné par la guerre; devenu très vieux, il modéra cette passion...
(J'aime les romans de Jünger, comme quoi, rien n'est simple !)
RC
* Une position qui m'a fait accepter de rejoindre Jacques, Francis et Prosper quand ils ont lancé l'idée de Livres de Guerre il y a quelques années. Je ne parlerai pas bien sûr en leur nom, mais rien dans leur projet n'a heurté ma position, bien au contraire. Et puis, certains antimilitaristes firent des combattants et des résistants remarquables alors que de nombreux militaires de carrière abdiquaient en juin 40... |