Nous en avons déjà débattu, il me semble.
La motivation antisémite de Hitler, si tant est que ce délire puisse être explicable, ne peut trouver un embryon d'explication dans:
- idéologiquement, par le rejet du message humaniste judéo-chrétien, jugé "contre nature" et le retour à la pure et simple sélection naturelle, avec élimination des espèces jugées inférieures,
- matériellement parlant, par la volonté de rapine, la spoliation intégrale de toute une minorité présumée cossue, représentant un butin appréciable,
- politiquement, par l'adhésion aux volontés conjointes de l'église et de l'islam d'anéantir le judaïsme, en tant que peuple témoin des manipulations et falsifications des religions monothéistes plus récentes, et d'empêcher la revendication sioniste des juifs sur la Judée.
Cette accélération dans le passage à l'acte étant facilitée par vingt siècles d'endoctrinement antijuif dans tous les territoires où dominaient les deux autres religions monothéistes, garantie d'une connivence au moins tacite d'une bonne partie des peuples de l'ancien continent,
Et enfin, le choix géographique d'une région de l'Europe où cette haine est la plus exacerbée au monde, pour l'exécution de cette solution finale, à laquelle les riverains polonais ne pouvaient apporter que leur consentement, voire leur soutien actif.
L'antisémitisme, c'était (c'est toujours) appliquer au seuls juifs un faisceau de tares et de vices qui leur seraient particuliers (lâcheté, perfidie, cupidité, saleté, laideur) de façon à rejeter sur eux, et eux seuls, toutes les tares du genre humain, tares dont les autres peuples seraient miraculeusement préservés.
C'est assez cocasse, de voir réutilisé ici le thème du "bouc émissaire" de l'Ancien Testament,
...ou celui du Christ, expiant par sa personne les péchés de toute l'humanité, du Nouveau Testament.
Nous en avons déjà parlé, François, sur divers sujets.
Mais c'est vrai que comme les mensonges ont la vie dure, certaines vérités doivent être répétées sans cesse.
Vous faites offense à Hitler en ne voyant en lui qu'un banal planificateur d'empire. Aucun des grands conquérants de l'Histoire n'a jamais planifié la destruction démentielle de ressources humaines, et la mort de contribuables potentiels. Les vrais conquérants mettaient la main sur des régions entières, en conservant les populations à leur service, et en détruisant le moins possible.
Hitler n'a jamais voulu être Alexandre, ni César, ni Napoléon. Il n'était qu'un trés ordinaire voyou de l'Histoire, qui a hissé son gang à la tête d'un vieux et grand pays de brillante civilisation, par une politique mafieuse, faite de racket, d'intimidation, et d'agression avec préméditation.
Tout son programme reposait sur la force et la domination. Dés lors qu'une force supérieure s'opposait à lui, il n'était plus rien. |