Il se trouve, et là je n'y suis pour rien, que ces tentatives d'assassinat n'ont pas l'heur d'être retenues par les historiens comme des faits dignes d'être rapportés quand ils causent de la politique anglaise antérieure au gouvernement Churchill.
Pour ma part je suis tout disposé à m'y intéresser... notamment, et n'en déplaise à Marc, parce que j'ai tendance à y chercher la main de Hitler himself. Et là vous me donnez raison puisque le seul fait précis que vous citez s'est terminé par l'incident de Venlo, soit, en novembre 39, l'arrestation en Hollande par un commando de SS de deux agents britanniques qui croyaient intriguer avec l'opposition allemande.
Pour les autres tentatives, il faudrait savoir si elles ont lieu avant ou après le 3 septembre 39, date de l'entrée en guerre. Celle-ci rend légitimes, voire automatiques, des tentatives d'assassinat du chef ennemi, surtout si on lui attribue une grande responsabilité personnelle dans l'état de guerre, ce qui est le cas et d'ailleurs à juste titre. Mais en l'occurrence, c'est encore donner dans ses filets, puisque justement il tente de faire croire, et y réussit, que les Allemands eux-mêmes, notamment les catholiques révulsés par le pacte germano-soviétique, voudraient se charger de la besogne : l'intérêt principal, ici, est de faire croire qu'on peut gagner la guerre sans se battre et de masquer la préparation du coup d'assommoir contre la France, difficilement imaginable de la part d'une nation au bord de l'implosion.
Vous ne datez pas les autres tentatives. Je doute qu'il y en ait eu de sérieuses avant ce 3 septembre. Le fond de la politique de Chamberlain, Halifax et Elisabeth était donc bien, avant guerre, l'entente avec Hitler et non son meurtre et, pendant la drôle de guerre, le raccommodage des pots cassés aux moindres frais. On est bien dans une opposition diamétrale à la politique de Churchill (même si celui-ci ménage alors Chamberlain pour concentrer sur Halifax une sourde vindicte... heureusement pour la suite !).
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