***Navré, je n'ai ni scan'... de Nicolas Bernard le mercredi 07 juin 2006 à 20h34
... ni le temps nécessaire de recopier les passages pertinents.***
Eh bien (et bien que ce soit à celui qui commence un fil d'apporter le biscuit), dans ma bonté qui finira bien un jour par me perdre, je livre à la sagacité des foules le corps intégral du litige :
L'hypothèse selon laquelle le statut des juifs aurait été conçu autour du 18 octobre, comme "monnaie d'échange" préparant la réunion de Montoire du 24, avancée par FD, p. 15-16 et pp. 147-148, est totalement fantaisiste.
COMMENTAIRE
Je prie pour commencer le lecteur de ne pas considérer une seconde ce qui suit comme une mise en cause globale de l'ouvrage, et encore moins de l'auteur.
Je suis d'ailleurs d'accord avec son affirmation principale : l'hypothèse est fantaisiste. Reste à vérifier que je l'ai émise, et, là encore, je vais faire le boulot de Nicolas.
Tout d'abord, il n'est pas convenable de citer un résumé (sauf si on veut critiquer la manière de résumer !). La
Face cachée de 1940 est une thèse sur travaux, portant sur quatre livres dont le
Montoire qui vient de fêter ses 10 ans et reste le seul livre sur la question. Il est d'ailleurs mentionné dans la bibliographie générale. Mais admettons. Que disent les passages concernés ?
p. 15-16 : le statut est du 18, date de sa publication au JO, non du 3, date seulement indiquée par ce même JO comme ayant vu l'adoption du texte en conseil des ministres. Strictement rien n'est dit de sa "conception"... qui ne saurait de surcroît être datée d'après le 18 : "autour du 18 octobre" est donc une lecture fort étonnante.
p. 147-48 : les mêmes données sont reprises et un peu développées. Toujours rien sur la "conception". Ce n'est que là que l'expression "monnaie d'échange" apparaît... au pluriel ! L'autre monnaie étant la Révolution nationale, annoncée les 9 et 10 octobre : cela suffit à montrer que je ne concentre pas ladite monnaie dans les jours précédant Montoire... et encore moins sa conception. Que le gros livre, qui seul fait foi de mon analyse dans toutes ses nuances, suit pas à pas depuis juin.
Bref : sur ce détail (qui ne fait l'objet que de la moitié d'une note infrapaginale) Joly a travaillé un peu vite. On ne prendrait pas un risque déraisonnable à parier qu'il y a dans son livre des passages plus justes et plus intéressants.
J'espère surtout que Nicolas se trompe sur la leçon qu'il tire de l'épisode : il serait représentatif de l'estime dans laquelle toute une profession tiendrait tout mon travail. Rien n'autorise à le dire, y compris dans le cas de Joly, et ce serait trop injuste. Pour mes confrères.