Dans ce débat, je me sens plus proche d'Etienne, tout en comprenant dans une certaine mesure qu'Arcole ne lâche pas le morceau.
Il urge plus que jamais de faire de l'histoire et non de la mystique, même si celle-ci est l'objet de l'étude. Il n'y a pas à diaboliser ni à (év)angéliser.
Pie XII n'était pas un assassin antisémite, ni un complice d'assassins. Il n'avait pas réalisé ce qui se passait, du moins en temps utile. Ce dossier est le même que celui des Alliés accusés de n'avoir pas fait de gestes spécifiques pour empêcher le massacre des Juifs, notamment ceux de Hongrie en 1944. Il était beaucoup trop tard et Hitler avait acquis une position ou tout ce qu'on faisait, ou ne faisait pas, lui profitait (en aportant de l'eau à son moulin idéologique, du moins parmi les peuples qu'il dominait). Sauf deux choses : la lutte pour l'écraser militairement, et la consolidation de l'alliance est-ouest pour la guerre et l'immédiat après-guerre.
Pardon si je rabâche : on avait sous-estimé le dictateur allemand, dans son habileté, sa résolution, sa cohérence etc.
J'en appelle donc moins, aujourd'hui, à l'indulgence qu'à une sévérité équitablement répartie. Ainsi, en matière de sauvetage des Juifs, les sionistes n'ont guère plus brillé que la moyenne. |