Cette déclaration du nommé Schneider est fort sujet à caution car elle va à l’encontre de tous les témoignages des personnes qui ont approché Pétain. Pendant ces 4 ans de guerre jusqu’à son enlèvement vers l’Allemagne en août 1945, plusieurs fois cette éventualité pour Pétain de quitter la Métropole avait été soulevée par certains. Constamment il répétait que sa place était au milieu des Français qui soufraient de la guerre et des conséquences de la défaite.
Les plus collabos en tiraient d’ailleurs un argument en faveur du maréchal qui avait eu le courage de rester par rapport à “ceux de la dissidence”.
Si l’on en croit la déposition du 57 ème témoin au procès Pétain, l’officier de marine Jean Tricou ( un temps son directeur de cabinet ), dans les pires moments de “l’État français”, en 1943,quand les relations s’étaient tendues entre Pétain et les représentants de Hitler en particulier son représentant à Vichy Renthe Fink, et après la réception d’une lettre menaçante de Ribbentrop, Pétain aurait déclaré : “ Ce n’est pas le moment de m’en aller …c’est le moment de rester, de m’accrocher à mon poste le mieux possible pour continuer à remplir ma mission”.
Nous sommes tenter de croire ce témoin bien que cité par la défense car plusieurs de l’entourage de Pétain ont rapporté la même chose en 4 ans et cette attitude de Pétain correspond bien à ce que nous savons de son caractère. Déjà quand il était plus jeune il avait le comportement d’un sédentaire Il n’avait pas un tempérament d’aventurier. Il n’avait jamais servi outre-mer (à part son bref passage au Maroc sur ordre du ministre). Levé tôt, couché tôt, sa journée se déroulait immuablement entrecoupée par la promenade digestive d’après déjeuner. Il était très attaché à sa petite vie tranquille et de célibataire jusqu’à 60 ans. En 1943, à 87 ans, partir devait être pour lui un grand bouleversement, une aventure à laquelle il répugnait.Et puis il fallait emmener Eugénie. |