Bonjour,
Lu dans Le Monde le compte-rendu d'une nouvelle bio de Pétain par un chercheur anglais selon lequel le chef de l'Etat français de Vichy aurait été prêt à quitter la France. Est-ce sérieux ?
Extraits :
Pétain était disposé, en août 1943, à rompre avec l'occupant en partant de France. Cette révélation, qualifiée d'"explosive" par le Times de Londres, est tirée d'une nouvelle biographie du Maréchal parue il y a quelques jours au Royaume-Uni (Pétain, éd. Little, Brown). Son auteur, Charles Williams, est un ancien banquier devenu pair à vie sous les couleurs travaillistes.
Il a déniché son scoop dans les Archives nationales de Kew (Angleterre) où figure une note "secret absolu" datée du 8 octobre 1943. Elle émane d'Eric Duncannon, un officier britannique chargé des relations avec le Comité français de libération nationale, alors coprésidé à Alger par de Gaulle et par son rival, le général Giraud.
Duncannon explique avoir été informé par des proches de Giraud de la démarche d'un certain "Monsieur Schneider" récemment arrivé à Alger. Celui-ci se prévaut d'un entretien avec Pétain remontant au 25 août précédent. Le Maréchal, assure Schneider, est prêt à quitter la France pour se rendre n'importe où "sauf à Alger". Les hommes de Giraud attendent des services secrets britanniques qu'ils organisent avec eux le départ du chef de l'Etat français.
En août 1943, Pétain était-il prêt à fuir ? Les historiens en discutent. Marc Ferro, auteur d'une biographie politique du Maréchal (Pétain, Fayard, 1987), juge "fragile" la source inédite à laquelle se réfère cette nouvelle biographie. Mais il observe que l'hypothèse d'une fuite de Pétain "n'est pas absurde" dans le contexte de l'époque.
(...)
Qui est "Monsieur Schneider", le mystérieux intermédiaire ? Les archives consultées par Charles Williams le présentent comme un industriel, mais sans liens avec les Schneider du Creusot. Et comme le chef d'un réseau de résistance en Alsace financé par des fonds que Pétain lui remet secrètement. Sans autres précisions. Les Britanniques refuseront de s'engager dans l'aventure. Leur représentant à Alger, Harold Macmillan, le futur premier ministre, craint de fâcher de Gaulle, écrit Charles Williams. De Gaulle, dont le départ de Pétain affaiblirait la légitimité naissante.
Bertrand Le Gendre
Mouais... Bof ! J'avais déjà entendu parler de ce désir de quitter la France exprimé par Pétain à son entourage en 1943. Mais on sait que le régime de Vichy fut un régime très velléitaire qui finit toujours par abdiquer devant les exigences allemandes. Alors...
RC
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