Je viens de découvrir ceci :
Les auteurs du dossier n'ont pas fait comme Arcole : ils ont pris en considération mon livre sur le 18 juin et l'ont même mis dans leur bibliographie, qui ne comporte que trois titres !
Mais Arcole les bat en courage et en logique... car ils livrent une copie d'un classicisme fou (c'est le cas de le dire), ne tenant aucun compte de cet ouvrage.
Je me contenterai ici d’un exemple : dans le résumé chronologique, la réunion du cabinet de guerre britannique, qui refuse la diffusion d'un appel gaullien le 18 juin, est censée se dérouler l’après-midi, et non en fin de matinée. Citation : « 18 juin / Installé au 7-8 Seymour Grove, de Gaulle rédige le texte de l’Appel. / Dans l’après-midi, le texte est soumis au cabinet britannique et à Churchill. / En fin d’après-midi, de Gaulle se rend à la BBC et lit son appel au micro de la BBC ».
Cette contre-vérité permet de glisser élégamment sur les faits suivants : toute sa vie, de Gaulle a prétendu qu’il n’avait jamais soumis son texte à quiconque –alors que la partie anglaise, sans pour autant croiser le fer avec lui, affirmait le contraire, avec plus de vraisemblance. Après sa mort, le surgissement des minutes du cabinet obligea le dernier témoin, Geoffroy de Courcel, à une manœuvre en recul : de Gaulle, déjeunant avec le ministre Duff Cooper, lui avait peut-être fait part des « grandes lignes » de son texte. Il fallait donc que la réunion du cabinet ait eu lieu l’après-midi.
Le dossier conjoint de la BBC et de l’INA avalise ce compromis boiteux… Et, au passage, tait pudiquement la réaction première de refus du gouvernement hôte, ce qui n’est pas fait pour orienter le lecteur sur la piste des modifications du texte !
Je prépare un texte qui rapproche cette très officielle et doublement gouvernementale cécité des bords de Manche du refus de transparence anglais (mâtiné d'indifférence française) sur la mort de Himmler.