Il arrive souvent, malheureusement, que des historiens ou des auteurs très sérieux se contentent de reproduire les allégations d'escrocs habiles - on l'a vu pour Jacques de Launay à propos de Malmedy, totalement intoxiqué par des sources néo-nazies. Encore que je me demande si De Launay n'a tout simplement pas eu accès à un seul livre, ou un seul article, consacré au procès de Dachau, et fondé sur les sources extrémistes précitées - ce journaliste tentant ensuite de faire croire qu'il a bossé par lui-même. Ce qui m'incite à le penser, c'est le caractère relativement vague des notes citées, et le fait qu'il ne se soit, de toute évidence, pas rendu compte que les références indiquées étaient de la pure propagande nationale-socialiste.
D'autres exemples de ce type sont tout aussi nombreux. Ernst Nolte, par exemple, a recopié des mensonges de Faurisson relatifs à Auschwitz (in Fascisme et Communisme, Plon, cosigné par François Furet, 1998, p. 87-95). La falsification du bilan de Dresde par David Irving se retrouve dans un nombre incalculable d'ouvrages et d'articles émanant de personnalités tout à fait réputées. Preuve qu'il y a un réel danger de ce côté là. Vidal-Naquet avait même affirmé que s'il n'avait pas publié ses articles réfutant Faurisson, l'intelligentsia française s'en serait plus qu'accomodée... |