Bonsoir,
Que Nicolas Bernard soit remercié pour toutes ces précisions ! Il est tout de même inquiétant que les ouvrages "grand public" véhiculent de telles désinformations, souvent à l'insu de leurs auteurs. Lorsque ces auteurs sont honorablement connus, comme c'est le cas de de Launay, il y a de quoi s'inquiéter encore un peu plus.
Un autre exemple! Le chapitre 6 du livre
"Les mensonges de la Seconde Guerre mondiale" de Philippe Faverjon (1) est consacré au bombardement de Dresde par les alliés. La principale source d'informations n'est autre que l'ouvrage de l'écrivain d'extrême-droite - pour ne pas dire négationniste - David Irving. Ce dernier est non seulement cité à diverses reprises mais plusieurs extraits de son livre
"La Destruction de Dresde" (2) sont reproduits. Bien sûr, on peut débattre de l'utilité stratégique des bombardements de 14 et 15 février 1945 ! Dresde était-il ce noeud de communication vital pour l'Allemagne nazie pouvant justifiant les raids dévastateurs du Bomber Command? On peut déplorer les bombardements "extensifs de zone"! ... Mais là où je souhaitais en arriver c'est que Philippe Faverjon reprend le bilan des victimes tel qu'il fut établi par David Irving soit un nombre estimé à 250.000 victimes civiles.
*** David Irving s'est ainsi rendu célèbre au début des années 60 en publiant un ouvrage sur un sujet jusque là, il est vrai, peu traité par l'historiographie : le raid anglo-américain sur Dresde à la mi-février 1945. Longtemps considéré comme une référence, l'ouvrage de David IRVING a vu sa crédibilité définitivement anéantie par la récente découverte de ses manipulations du bilan mortuaire du raid - David IRVING a ainsi utilisé un document qu'il savait falsifié pour multiplier le nombre de victimes par dix (Richard J. EVANS,
Lying about Hitler. History, Holocaust and the David Irving Trial, Basic Books, 2001, p. 149-184). C'est pourtant ce bilan fabriqué par David IRVING qui est connu du grand public. *** (3)
Bien cordialement,
Francis.
(1) Philippe Faverjon est historien et ancien secrétaire général de la rédaction "Armée défense" aux Editions Larousse. Il a également été conseiller au Centre de sociologie de la Défense nationale (Fondation nationale des sciences politiques, Paris).
Bien entendu, on ne peut l'accuser de manipulation de chiffres. Déplorons toutefois sa méconnaissance d'un personnage aussi contestable que David Irving.
(2) Faverjon cite
"La Destruction de Dresde", Robert Laffont 1964. Réédition Art et Histoire d'Europe, 1987. L'ouvrage, ajoute-t-il, constitue la meilleure référence sur les bombardement de Dresde.
(3) Nicolas Bernard en note de bas de page n° 23 sur:
PS.
Pour en savoir plus sur David Irving:
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