Bonsoir,
Si nous ne donnons pas une dimension morale (ou idéologique si vous préférez) à la qualité de "résistant", nous resterons sur des longueurs d'ondes différentes.
Il est vrai que Weygand se heurta violemment à ses collègues de Vichy ... grosses colères sans plus contre les Darlan ou les Laval ... avant de se soumettre de mauvais gré aux décisions prises. Par exemple, que la livraison de camions, de carburant, de munitions aux troupes de Rommel, aient pris un certain retard est à porter à l'actif d'une détermination plus ostentatoire que réelle. Les camions, etc... furent livrés! Enfin si nous admettons que Weygand était farouchement anti-allemand en paroles, le fut-il en actes? Diverses occasions se sont offertes pour prendre la tête d'une dissidence. Sachant que toute l'Armée d'Afrique l'aurait suivi comme un seul homme... meuh non... "c'est plus de mon âge" rétorquait Weygand avant de se retirer dans sa tour d'ivoire.
Enfin on ne peut gommer l'adhésion totale de Weygand à la Révolution nationale. En AFN, alors qu'il était Délégué général du gouvernement, Weygand dans le cadre du "statut des Juifs", imposa des mesures coercitives qui n'étaient pas prévues dans l'arsenal des lois antisémites tel le numerus clausus pour les enfants juifs de l'enseignement primaire et secondaire.
Saint-Exupéry? Je me garde de le classer où que ce soit. Ce fut un honnête homme dont nous respectons les choix douloureux, tragiques peut-être. Pour mieux comprendre les "déchirures" de l'écrivain, je vous convie à reprendre sa correspondance avec Maritain où deux conceptions antagonistes de la France, l'une et l'autre respectables, s'affrontent. Si vous ne connaissez pas ces textes (in "Ecrits de guerre"), c'est bien volontiers que je me charge de vous les reproduire.
Bien cordialement,
Francis. |