Bonsoir,
Il est bien difficile de démêler l'écheveau des affirmations contradictoires des uns et des autres. Le général Béthouart, dans son livre (que je n'ai malheureusement pas lu), précise, dites-vous, que l'affaire des otages de Chateaubriant ne fut pas évoquée au procès de Pucheu. C'est surprenant alors que cette affaire fut, à un certain moment, en centre du procès.
Les charges principales reprochées à Pucheu furent au nombre de trois:
1) d'avoir provoqué des enrôlements pour une puissance étrangère en guerre avec la France.
2) d'avoir été l'instigateur de textes aux répercussions sanglantes concernant la répression de menées communistes et d'actes de résistance.
3) d'avoir mis la force publique française au service des autorités d'occupation.
Le premier chef d'accusation concerne essentiellement la création de la LFV (Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme).
C'est le second chef d'accusation qui nous intéresse. Furent retenus contre Pucheu: la loi du 14 août 1941, réprimant les activités communistes et anarchistes; la constitution des Cours Spéciales et des Tribunaux d'exceptions, destinés à faire exécuter légalement, après des simulacres de procès, des otages choisis en général pour leur appartenance au parti communiste. C'est dans ce cadre que fut examiné l'affaire des otages de Chateaubriant. Faute de preuves formelles suffisantes et de documents décisifs, cette charge ne fut pas retenue par le Tribunal militaire. C'est probablement cela que Béthouart a voulu dire?
Par ailleurs, si Pucheu avait été jugé après la Libération, il n'aurait pas échappé à sa peine. Les documents saisis, après guerre, dans les archives de la Kommandantur de Chateaubriant sont accablants pour le Ministre de l'Intérieur et le désignent comme le grand responsable de la dramatique affaire.
**** Je ne connais pas le livre de Christine Levisse-Touze.
Parle t'elle de la formation des goums en secret? **** (Ralph)
N'ayant pas lu le livre de Christine Levisse-Touzé, faisons appel à René Claude pour nous éclairer.
Bien cordialement,
Francis. |