Bonsoir,
Je vous propose quelques
extraits d'une lettre de Van Hecke datée du 9 avril 1980 et adressée à
Alain Decaux.
A propos des
Chantiers en AFN:
*** Dans chaque groupement et par contingent, j'organisais des
groupes de choc, animés d'un esprit de résistance le plus pur, capables
d'intervenir n'importe où et à n'importe quel moment selon les instructions
du chef. Les Chantiers d'Afrique constituaient donc un élément de résistance de
tout premier plan qui, vers le mois de novembre 1942, comportait 38.000 hommes
dont 1.700 chefs ayant rang d'officiers ***
Le lieutenant-colonel Van
Hecke était persuadé que l'Afrique de Nord serait le point de départ obligé pour
reprendre le combat qui devrait mener à la Libération.
*** Pour
arriver à ce que l'Afrique entre en guerre, il était absolument nécessaire
d'obtenir l'appui effectif des Alliés. Il fallait que l'armée d'Afrique soit
réarmée. Il fallait surtout que l'esprit " Vichy " qui régnait partout soit
remplacé par un esprit de résistance opiniâtre. (*) ***
Encore une petite phrase
dont j'ignore l'origine. Nous savons que Van Hecke entretenait des contacts
suivis avec le diplomate américain Murphy.
Le 7 décembre 1941, à
l'annonce du drame de Pearl Harbour, Van Hecke et Murphy sabrent ensemble le
champagne. Van Hecke aurait dit:
*** Je pouvais maintenant absolument compter sur les Alliés
pour pousser mon projet de rentrer en guerre en Afrique du Nord, car notre cause
était devenue commune.***
Si je vous soumets ces
quelques textes c'est pour bien marquer la distinction qu'il y a lieu de
faire entre les Chantiers en France par rapport aux Chantiers en AFN. Les
"Chantiers de la Jeunesse" en France métropolitaine, quoiqu'on en dise,
n'étaient qu'un outil d'embrigadement et d'endoctrinement aux idées de la
Révolution nationale chère à Vichy et non la formation d'une future armée qui
reprendrait le combat aux côtés des Alliés.
Bien
cordialement,
Francis.
(*) souligné par mes
soins.