Murphy et Leahy, deux exécutants. - Un diplomate parmi les guerriers - forum "Livres de guerre"
Pour profiter de
tous les avantages
de ces pages, vous
devez accepter
les cookies



Forum
des livres, revues, sites, DVD, Cd-rom, ... , sur la 2e Guerre Mondiale, de 1870 à 1970
 
 Le débat sur ce livre
 
 L'accueil
 Le menu
 Le forum
 Les livres
 Ajouter un livre, ...
 Rechercher
 Où trouver les livres ?
 Le Glossaire
 Les points
 Les pages LdG
 L'équipe
 Les objectifs
 La charte
 Droit de réponse
 L'aide
 
 
 

 


La description du livre


Et les autres livres cités


La description de ce livre

Un diplomate parmi les guerriers / Robert Murphy

 

Murphy et Leahy, deux exécutants. de René CLAUDE le mercredi 10 septembre 2003 à 21h27

Bonsoir,

Murphy et Leahy furent deux adversaires résolus, voir acharnés de De Gaulle et de la France libre. A Vichy et à Alger.
Anne Laurens a publié chez Laffont en 1977 un essai sur "Les rivaux de Charles de Gaulle : la bataille de la légitimité en France de 1940 à 1944".

Lorsqu'elle aborde la question de l'antigaullisme de Roosevelt - qu'elle fait remonter à juin 1940 - elle fait une rapide présentation de ces deux "hommes du président" qui se trouvèrent systématiquement en travers du chemin du Connétable vers le pouvoir.
"Enfin s'acharnaient contre de Gaulle Murphy et Leahy, tous deux irlando-catholiques et d'un conformisme sans faille."
L'administration américaine restait imperméable à la conception qu'avait De Gaulle de l'Histoire :
"Quand de Gaulle exposait qu'on ne vivait point une "seconde guerre mondiale" mais une "guerre de trente ans" qui avait débuté en 1914 de sorte qu'on ne pouvait juger du rôle de la France qu'en la replaçant dans cette longue perspective, Roosevelt ne voyait là que verbiage. Pour lui, la guerre avait bel et bien éclaté en 1939. Il avait alors compris que les Etats-Unis n'y échapperaient pas si les Anglo-Français ne remportaient pas une victoire éclair sur Hitler. Il estimait que l'effondrement de la France était cause de la prolongation du conflit et avait fait de ce pays une puissance de second ordre tombée d'un coup de boutoir nazi dans les oubliettes de l'histoire. La France avait disparu de la scène diplomatique, comme d'autres nations avant elle. Aucun gouvernement souverain ne subsistait aux yeux de Roosevelt. S'il marquait une préférence pour Vichy et y maintenait un ambassadeur, s'il peuplait l'Afrique du Nord et de l'Ouest de ses consuls et vice-consuls, c'était par pure commodité. Vichy tenait solidement son morceau d'Afrique, Darlan sa marine de guerre, c'étaient là des éléments capitaux, or c'était Pétain et non de Gaulle qui pouvait choisir d'en faire ou non un apport aux Alliés." (p. 106)
Techniquement, légalement, Roosevelt a hélas raison. Et on peut aussi comprendre dans ce sens le fameux "Vichy est nul et non avenu" du Connétable.
Si la IIIe République, elle, s'est bien sabordée dans le respect des formes constitutionnelles, le régime de Pétain est un gouvernement de fait qui n'est pas issu de la République, car il n'a jamais rassemblé les Chambres pour son investiture et la nation n'a jamais ratifié la nouvelle constitution, selon ce qu'exigeait la loi votée le 10 juillet 1940. L'Etat français de Vichy était illégal.

Tout en déniant toute légalité à Pétain, Roosevelt, par pragmatisme, s'inclina devant cette politique du fait accompli.
Anne Laurens : " Mais contrairement à ce que s'imaginait le maréchal Pétain qui s'enorgueillissait volontiers que Roosevelt lui eût dépêché un ambassadeur, un véritable ambassadeur, cela ne signifiait nullement une reconnaissance du gouvernement de Vichy comme gouvernement légal de la France. Pour Roosevelt d'ailleurs, la France n'était pas gouvernée DU TOUT."
Et plus bas : "Pétain était une autorité LOCALE pour une partie de la France métropolitaine et de l'Afrique, de Gaulle était une autre autorité locale, ainsi que l'amiral Robert ou le général Dentz." (p.107)
Et d'affirmer :
"On le voit, le différend de Gaulle-Roosevelt ne s'explique ni par une incompatibilité d'humeur (il y avait aussi cela, mais c'était secondaire) ni par certaines initiatives de la France Libre, ni par des défauts particulièrement "français", mais au premier chef et surtout par une différence fondamentale dans l'appréciation du rôle, de la nature et de la représentativité de la France Libre."
(p.108)

Dès lors, Murphy et Leahy, en s'appliquant à mettre en œuvre la politique de leur président ne pouvaient qu'entrer en conflit avec de Gaulle et les gaullistes.

Il est intéressant de savoir comment Murphy rapporte cette période très tendue et son rôle dans Alger de tous les complots et de toutes les alliances...
A-t-il modifié sa vision du Connétable et de sa légitimité ? Qu'écrit-il de ce combat politique âpre dans son livre ?

Cordialement,

René Claude

*** / ***

lue 1011 fois et validée par LDG
 
décrypter

 



Pour contacter les modérateurs : cliquez !

 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes