Si la répercussion de la lutte entre résistants communistes et les autres n'avait pas eu une telle influence sur la façon dont les historiens de gauche perçoivent l'attitude de la Suisse,je ne ferai que prendre connaissance des faits sans intervenir. Or cette lutte et ce qui s'en est dit à fait que médias et enseignement continuent à répandre l'idée que l'armée suisse était pro nazie. Les preuves sont abondantes.
Donc je suis bien forcé de comprendre pourquoi l'aide à la Résistance non communiste est perçue encore aujourd'hui comme une trahison de la France libre.
C'est que voyez-vous on s'imagine dans l'histoire de gauche qu'il y avait une sorte de bipolarité pour libérer la France, à savoir les gaullistes et les communistes...les autres ....rien du tout. Et quel est le lien commun, revendiqué ? C'est simple, la peur des Américains. Vu l'attitude de Roosevelt à l'égard de de Gaulle, la crainte était fondée. Cependant du côté des gaullistes, n'allez pas me dire qu'ils étaient communistes ! Donc il y avait également aussi une crainte de ce côté.
Maintenant pour ce qui concerne l'armée suisse, les deux idéologies étaient considérées comme ennemies, nazisme et communisme. Les communistes peuvent pousser des grands cris, il n'empêche qu'ils ne peuvent se prétendre être des démocrates, comme l'histoire l'a montré. Il n'y avait donc aucune raison d'aider une puissance adepte de la dictature.
Pour rappel les pays de l'est européen sont passés d'une dictature à une autre...à la libération.
Il y a aussi deux autres mise au point à faire à ce sujet.
1. L'attitude de la Délégation à Genève vis à vis de Gaulle
2. l'attitude des Américains en Suisse vis à vis de Gaulle
La Délégation avait parfaitement compris que de Gaulle était la seule personnalité à laquelle il fallait se rallier. La seule chose qui ne jouait pas c'était l'indépendance de la Délégation. Qu'on le veuille ou non Genève était plus accessible aux résistants que Londres et l'aide reçue depuis la Suisse était importante. Tout cela est bien expliqué dans les deux livres montrés.
Quant aux Américains de Suisse, Allen Dulles, en particulier et contrairement à ce qui s'affirme encore aujourd'hui, avaient également compris qu'il n'y avait aucune autre personnalité que de Gaulle pour unir la France. C'est ce que Bénouville a réussi à faire comprendre à Dulles.
Il faut continuer car rien n'est simple.
Dans toute cette affaire plane l’arrestation et la mort de Jean Moulin. Qu'il y eut règlement de compte, certainement, mais d'ici à ce que ce règlement de compte efface ou relègue des héros au second plan, est totalement injuste et faux dans l'histoire. Je pense particulièrement à Michel Hollard, L'homme qui a sauvé Londres et dont la seule faute impardonnable a été d'être aidé par l'armée suisse.
Que l'on critique Allen Dulles pour plusieurs raisons, on peut le comprendre, il n'empêche qu'il a fini par aider plusieurs mouvements de résistance, cela on devrait aussi le dire.
Une ambassade de la Résistance à Genève par l'historien suisse Hervé de Weck :