Masson à 90° avec adoucissant - Le chagrin et le venin - forum "Livres de guerre"
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Le chagrin et le venin / Pierre Laborie

En réponse à -5 -4 -3 -2
-1Il n'ya pas plus UNE Suisse qu'il n'y a eu UNE resistance française de Etienne Lorenceau

Masson à 90° avec adoucissant de Christian Rossé le mercredi 24 octobre 2018 à 01h59

Monsieur Lorenceau,

Sachez tout d’abord que je n’apprécie guère votre remise en question publique de mon intégrité d’historien. On peut débattre, avoir des avis différents, considérer les arguments de l’autre comme erronés - nous l’avons d’ailleurs déjà fait par le passé. Mais là, vous portez de graves accusations et pour des motifs un peu faibles.

Voici quelques raisons de vous poser la question si vous-même faites bien preuve de l’objectivité et de la rigueur qui, selon vous, m’ont fait défaut dans mes travaux :

(1) Vous jugez de la valeur de mes deux ouvrages sur le seul point, somme toute assez anecdotique, des affinités politiques de Masson. Or, ce point est en marge de mon propos. Je traite de bien d’autres sujets dans mes livres sur lesquels j’attends votre démonstration de ma partialité. Allez ! Je n’ai certainement pas réservé mes talents de blanchisseur au seul Masson.

(2) Vous écrivez que je décris une Suisse monolithique, alors que mon propos est de montrer au contraire que les autorités suisses, en matière de renseignement, avaient adopté une attitude proche du dédoublement de la personnalité. J’ai par ailleurs écrit que quelques officiers du SR suisses étaient pro-allemands. Mais peut-être ai-je juste parfois manqué de lessive.

(3) Vous écrivez : « Le brigadier Masson est bien sûr très propre aux yeux des archives […] ». Mais naturellement, vous disposez de sources bien plus sûres que les miennes, notamment des mémoires d’acteurs des événements (lesquels au passage ne partagent pas vos conclusions) avec citations textuelles (les meilleures).

(4) Vous écrivez aussi : « D'autre part Allen Dulles considérait également le Brigadier comme compromis et l'écrit à l'époque dans ses dépêches à Donovan. » Il est clair que les relations de Masson, telles que par lui avouées et décrites, avec Schellenberg sont suffisamment compromettantes pour que Dulles y voit une compromission. Cela ne prouve pas que Masson était pronazi – ni que mes écrits sont partiaux.

Au passage, en ce qui concerne l’événement que vous rapportez « pour apprécier sur pièce » les affinités coupables du chef du SR suisse, ne pensez-vous pas que si Masson avait réellement voulu portez à l’attention des Allemands que Giraud était à Berne, il aurait choisi un moyen moins compromettant pour lui de le faire (ce n’était pas difficile à trouver) ?

Je débats volontiers – ça ne me déplaît pas trop de faire la lessive à la maison non plus. Faites-en autant ! (débattre, je veux dire)

*** / ***

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