Selon les archives américaines, le 14 Mars 1944, Allen Dulles rapportait à Donovan qu'un certain nombre d'officiers suisses avaient été arrêtés pour espionage en faveur de l'Allemagne et qu'un Major Pfister avait même été condamné à mort (nul ne sait si la sentence a été exécutée).
Parallèlement un nombre d'officers suisses des services secrets ont été arrêtés [toujours selon Dulles] pour leurs relations trop étroites avec l'OSS.

Donc ou Masson savait, puisqu'il a sanctionnée en d'autres circonstances, ou il ne savait pas et dans cette deuxième alternative l'argument -de bonne foi- de monsieur Rossé est difficile à suivre.

Dans la mesure où cette paix séparée est un premier pas dans la direction souhaitée par schellenberg qui essaye par tous les moyens de négocier une paix à l'Ouest pour ramener les forces vers l'Est, éviter une "reddition sans condition" imposée par le deuxième front, et interrompre les crédits et la fourniture de matériel consentis à l'Union Soviétique par Roosevelt. Donc, dans l'entourage d'himmler, schellenberg choisit wolff pour monter au créneau (wolff est suffisament proche d'himmler pour être crédible mais tout l'entourage le considère depuis longtemps comme intellectuellement superficiel et limité et il n'a aucune influence), l'implication de Waibel et le rôle ambigu de Masson ne peuvent pas, selon moi, être interprêtés comme significatifs de leurs positions respectives auprès de schellenberg. Toutefois dans les messages de Dulles à Washington que j'ai rappelé, on peut penser que la source interne de Dulles sur les liens "coupables" entre Masson et schellenberg pourrait être Waibel et il serait alors cohérent que Waibel ait caché à Masson son travail en sous main, comme serait également cohérent l'éloge appuyé de Dulles à l'endroit de Waibel.

Mais il existe cependant d'autres explications alternatives possibles...