Canaris en cage - Histoire(s) de la Dernière Guerre - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

Histoire(s) de la Dernière Guerre / collectif

En réponse à -2
-1A propos de Canaris de Nicolas Bernard

Canaris en cage de françois delpla le mardi 18 janvier 2011 à 14h58

Oui, d'accord, le titre n'est pas à la hauteur de la gravité du propos !

Tout d'abord une demande de précision : à ma connaissance, le voisinage immédiat et pavillonnaire de Canaris et de sa vieille connaissance Heydrich n'est connu que par les mémoires de Lina Heydrich, parus en 1976, où elle raconte naïvement qu'ils s'en étaient aperçus en se rencontrant dans la rue. Je ne sais plus si Höhne répercute l'info dans son livre paru quelques années plus tard et ne prends pas le temps de le vérifier, car l'essentiel est ailleurs : est-ce que par hasard il mettrait l'information en relief comme elle le mérite ? Je ne crois pas, et, en l'état actuel de mon information, pense que Kerjean est le premier à le faire.

Passons maintenant à sa détention. Je ne crois pas qu'elle soit si dure. Il est arrêté par Schellenberg, avec qui il a certainement organisé plus d'un coup tordu, notamment en Espagne. Le visiteur le laisse se préparer à loisir -voire se suicider si cela lui chantait (et s'il était gravement mouillé dans le 20 juillet, ce que Schellenberg peut-être après tout ignore). En tout cas il reste en vie et garde bon moral.

Ce dont il s'agit, c'est de resserrer encore l'étau des SS sur l'Etat et la société. Canaris alors ne sert plus à rien, c'est normal de le mettre au frigo. En même temps il n'est pas inculpé, pas accusé de trahisons précises, simplement suspect. On le serait à moins ! Seuls Hitler et (peut-être) Himmler connaissent à fond son rôle et tout ce qu'il a pu magouiller, tant avec le SD qu'avec les neutres et les ennemis les plus divers.

Or Hitler cherche depuis très longtemps -voir le dernier livre de Lukacs- à rompre la coalition adverse, de préférence en faisant cause commune avec les Occidentaux contre les Soviétiques. Canaris, dont l'anticommunisme est la colonne vertébrale, qui a trempé dans l'assassinat de Liebknecht et Luxemburg, peut évidemment jouer un grand rôle en la matière : c'est au moins une raison de le garder en vie. Mais il représente aussi, à cet égard, un danger : que les Occidentaux le prennent vraiment pour un antinazi et une sorte de Hindenburg, avec lequel on pourrait revenir à la case départ. C'est bien pourquoi ce n'est pas lui qui est envoyé à la pêche au soutien d'Eisenhower, mais Wolff, Schellenberg et Himmler himself. Pour que la manoeuvre soit payante, du point de vue nazi, il faut que ces interlocuteurs soient agréés. Que l'Occident mette comme condition la disparition du Führer, c'est admis d'avance, et explique finalement son suicide. Mais qu'ils exigent de traiter avec Canaris, ce serait inadmissible.

Ce sera Himmler et Göring, ou rien.

Et finalement, pour bien se faire comprendre, on liquide Canaris en même temps que la poignée de naïfs qu'il avait lui-même envoyés en éclaireurs vers les (futurs) Alliés dès 1938, Oster et compagnie.

Hitler ne s'y est peut-être pas résigné de gaieté de coeur. mais il est dans une logique où on peut faire couler n'importe quel sang, même le plus aryen, même celui du plus valeureux compagnon, pour tenter in extremis de sauver la cause.

*** / ***

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