Selon vous, Vichy aurait ignoré l'existence des chambres à gaz - ce qui est une contre-vérité historique, mais passons - mais n'aurait pas ignoré que les Juifs déportés pouvaient s'attendre au pire, outre qu'en soi, la déportation était considérée, selon vos propres termes, comme "préjudiciable". Mettons donc, si je vous suis bien, que Vichy pouvait estimer que les Juifs déportés mourraient donc de faim, de maladie, ou par balles, une fois sur place, en Pologne.
Vous admettez ce point, mais vous contestez mordicus que Vichy ait su quoi que ce soit sur les chambres à gaz.
Or j'ai du mal à percevoir la pertinence, où l'intérêt, de votre affirmation, dans le cadre de votre stratégie de défense de nos "ex-dirigeants".
Car je me pose, en effet, cette question : en quoi un Juif mourant de faim parce qu'affamé par les Allemands, mourant de maladie parce que maltraité par les Allemands, mourant par balles parce qu'exécuté par les Allemands, diffère-t-il d'un Juif gazé par les Allemands ? L'intention criminelle et le résultat restent le même dans tous les cas, seul diffère l'outil de mise à mort. Autrement formulé : Vichy s'attendant à ce que les Juifs meurent de faim, de froid, de maladie, ou fusillés, c'est moins grave à vos yeux que Vichy s'attendant à ce que les Juifs soient gazés ? |