Lemay explique que certains officier, après avoir approché le feld-maréchal, se sont en quelque sorte "auto-intoxiqués", persuadés que Rommel les soutenait et les suivrait alors qu'il n'en était rien. Il développe le cas d'Hofacker (page 417) qui eut un entretien privé avec Rommel à La Roche-Guyon à partir duquel il partit en vrille : Hofacker raconta immédiatement à des membres importants de la conjuration - notamment à von Falkenhausen alors à Paris - que Rommel était avec eux. Or, cet officier qui n'avait pas fait grande impression sur Rommel avait pris son désir pour la réalité et ainsi intoxiqué plusieurs cercles d'opposants qui, une fois arrêtés après l'échec de l'attentat et du putsch, ont bien sûr parlé sous la torture et/ou la menace de Rommel, exagérant une fois encore son appui et son rôle dans la conjration.
En réalité, le maréchal préféré de Gœbbels - en raison de sa docilité médiatique - était absolument opposé à une élimination physique de Hitler auquel il avait dit lors d'une réunion qu'il fallait que la politique prenne le pas sur le militaire pour ouvrir des négociations avec les alliés anglo-américains. Hitler pria alors sèchement Rommel de s'occuper de la guerre et pas de politique.
Lemay écrit:
Sans le savoir, le feld-maréchal avait fait cette nuit là les frais de la conversation des conjurés de Paris.
RC |