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Le réseau carte / Thomas Rabino

En réponse à -14 -13 -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Sur la Résistance en France de Serge Desbois

Enfin quelqu'un qui cherche de Jacques Baynac le mardi 15 avril 2008 à 13h38

Cher Monsieur,

Vous avez tout à fait raison à propos du Peut-on dire la vérité sur la Résistance ? de Carte/Girard. Tout ce qu'il y dit et que j'ai pu vérifier est infiniment plus proche de la vérité que ce qu'a pu écrire Bénouville dans son Sacrifice du matin, dont les nombreuses rééditions ont été modifiées au fil du temps. C'est une source imprimée beaucoup plus fiable que Bénouville, et il est très regrettable que Thomas Rabino s'en soit moins servi que du Bénouville. De toute façon, Girard, quoique imaginatif, ne fut pas le bluffeur maladif qu'en a fait Rabino. Son histoire est beaucoup plus complexe et subtile. Trop pour cet auteur.

Sur la version "très différente" que Foot et Crémieux-Brilhac auraient donné à T. Rabino, son message à ce sujet n'a pas du tout éclairci la question.

Enfin, sur la relation Bodington/Boemelbourg, ils se sont connus à Paris avant la guerre (je ne me souviens pas à l'instant de la date, mais c'est vers 36-37), Bod. y étant correspondant d'un journal anglais et Boe en mission pour le Reich sous couverture Interpol. Tous les deux étaient des fous d'aviation et ils sont devenus copains comme cochon. Puis, Boe est revenu à Paris diriger les services répressifs tandis que Bod est devenu le n° 2 de SOE/F, auprès de Buckmaster, tout en étant l'homme du machiavélique Claude Dansey, n° 2 officiel de l'IS et spécialiste des opérations d'intox (deception) dans tous les organes qui s'en occupaient. A l'été 43, Bod est revenu en France, pour son 2e (ou PEUT-ETRE 3e voyage clandestin en France). Il était officiellement venu enquêter à Paris sur les raisons du désastre du réseau Prosper (environ 600 résistants pris) - alors que c'étaient le SIS et Dansey qui l'avaient sciemment provoqué pour intoxiquer les Allemands en leur faisant croire à un débarquement allié en Provence entre juin et juillet 1943 (opé Barclay) et à un autre, en Normandie, au plus tard en septembre 43 (opé Cockade). Bod était également là à cause de Henri Déricourt, un as de l'aviation devenu officier d'opérations aériennes pour le SOE/F en zone nord, mais qui, en plus d'être l'ami de Bodington, travaillait, au su de Bodington et VRAISEMBLABLEMENT sur ordre de Dansey ou d'un autre grand chef, pour Boemelbourg. Il lui passait TOUS les courriers clandestin envoyés à Londres par les réseaux et par la Résistance, et, PROBABLEMENT, donnait aussi à Boe tous ceux arrivant de Londres pour les clandestins. En outre, il donnait à Boe les terrains d'aviation secrets, ainsi que les noms des partants pour Londres, tout comme la possibilité d'observer les départs en se cachant autour du terrain (ce fut par exemple le cas du départ de F. Mitterrand). Il y eut ainsi de nombreuses arrestations d'agents SOE/F suivis par les hommes de Boe et cueillis à leur arrivée à Paris, ou dans la région ou dans Paris après filatures.

Eh bien, que croyez-vous que fit Boemelbourg en sachant, par Déricourt, que son vieil ami Bodington était à Paris pendant des semaines ? Rien. Or, choper Bodington, vu ses fonctions eût été un formidable coup de maître et asséner un coup fatal au SOE et à l'IS. Mais Boemelburg ne fit pas arrêter son vieux pote, ne le fit pas rechercher et le laissa prendre son avion de retour.

Sauf que... Sauf que, malgré les efforts de Bodington, les doutes sur Déricourt finirent par ne plus pouvoir être ignorés à Londres, surtout grâce à Frager, le n°2 de Carte, et Bodington fut finalement retiré du circuit opérationnel début 44 (je donne cette date de mémoire). Lorsque, plus tard, Déricourt fut jugé en France, il fut acquitté parce que Bod vint à son procès témoigner que Déricourt avait agi avec son assentiment et que la hiérarchie savait.

Mais, ce que Bodington se garda de révéler c'est qu'à cause de cette histoire il avait fait lui-même l'objet d'une enquête des services de sécurité britannique pour suspicion de trahison. Il s'en était tiré de justesse, les autorités estimant sans doute qu'à ouvrir la boîte de Pandore d'autres turpitudes du SOE/ et de Dansey risquaient d'être dévoilées. Or, tout cela était couvert par le secret d'Etat.

Ce n'est que ces dernières années que l'on a pu en apprendre plus (mais pas tout, loin de là), grâce à l'ouverture des archives restantes (15%, dit-on) du SOE. En tout cas, il n'y a que M. Rabino pour ignorer la relation Bodington-Bomelbourg et pour ne pas savoir non plus que l'enquête sur Bodington est accessible. Mais où ? - qu'il ne compte pas sur moi pour le lui dire, ma bonté (extrême) ayant des limites.

Ecrit de mémoire, ce bref résumé me semble assez retracer les grande lignes du problème pour inciter d'autres chercheurs à reprendre toute l'affaire Carte d'un oeil plus informé que celui de M. Rabino.

Cordialement,

Jacques Baynac

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