Je dépose cette unique remarque pour dire mon refus des amalgames :
Il ne faut pas mélanger la réalité historique du IIIe Reich*, les grandes tendances ou écoles historiennes qui l'étudient et une fiction contemporaine inspirée certes des meurtres de masse commis par les SS, les auxiliaires ukrainiens et les bataillons de police à l'Est, mais pas uniquement, car Jonathan Littell, durant les années de son job humanitaire, s'est trouvé à plusieurs reprises sur la ligne de feu. Il a vu les massacres commis aujourd'hui dans certains régions du monde et ses visions ont aussi alimenté son roman.
D'autre part, que viennent faire ces suspicions négationnistes (?!?) dans une critique qui devrait être avant tout littéraire puisque nous nous trouvons devant une œuvre romanesque originale ? J'avoue ne pas bien saisir la manœuvre et le procès qu'elle insinue ou tente d'insinuer contre le jeune écrivain doué.
Quant à l'affirmation "fonctionnalisme = négationnisme", elle est réductrice et à la limite de la malhonnêteté intellectuelle. Les chercheurs les plus affutés sur le nazisme et le mode opératoire dans les chaînes de commandement du reich hitlérien (Husson, par exemple) disent que cette séparation "intentionnalisme/fonctionnalisme" est réductrice, car des processus "fonctionnalistes" ont existé à l'intérieur du projet hitlérien généralement intentionnaliste. Des éléments d'analyse fonctionnaliste ne sont donc pas incompatibles avec un postulat intentionnaliste. Mais, là encore, cela n'a rien à voir avec la fiction imaginée par Littell.
Cordialement.
RC
* Sur ce thème, Livres de Guerre ne manque pas de fils de débats. |