Bonsoir à tou(te)s,
En avant-propos de livre de Pierre Vidal-Naquet, un extrait qui reprend ce qui a déjà été reproduit en partie sous un autre fil :
(...) Qu'il soit entendu une fois pour toutes que je ne réponds pas aux accusateurs, que, sur aucun plan, je ne dialogue avec eux. Un dialogue entre deux hommes, fussent-ils adversaires, suppose un terrain commun, un commun respect, en l'occurrence, de la vérité. Mais avec les « révisionnistes », ce terrain n'existe pas. Imagine-t-on un astrophysicien qui dialoguerait avec un « chercheur » qui affirmerait que la lune est faite de fromage de Roquefort ? C'est à ce niveau que se situent ces personnages. Et, bien entendu, pas plus qu'il n'existe de vérité absolue, il n'y a de mensonge absolu, bien que les « révisionnistes » fassent de vaillants efforts pour parvenir à cet idéal. Je veux dire que, lorsqu'il s'avère que les passagers d'une fusée ou d'une navette spatiale ont laissé sur la lune quelques grammes de Roquefort, il n'y a pas à nier cette présence. Jusqu'à présent, l'apport des « révisionnistes » à nos connaissances se place au niveau de la correction, dans un long texte, de quelques coquilles. Cela ne justifie pas un dialogue, puisqu'ils ont surtout démesurément agrandi le registre du mensonge.
Je me suis donc fixé cette règle: on peut, et on doit discuter sur les « révisionnistes » ; on peut analyser leurs textes comme on fait l'anatomie d'un mensonge ; on peut et on doit analyser leur place spécifique dans la configuration des idéologies, se demander le pourquoi et le comment de leur apparition, on ne discute pas avec les "révisionnistes". Il m'importe peu que les "révisionnistes" soient de la variété néo-nazie, ou la variété d'ultra-gauche ; qu'ils appartiennent sur le plan psychologique à la variété perfide, à la variété perverse, à la variété paranoïaque ou tout simplement à la variété imbécile, je n'ai rien à leur répondre et je ne leur répondrai pas. La cohérence intellectuelle est à ce prix.
Bien cordialement,
Francis. |