Puisque vous n'avez pas l'air de me croire...
Concernant Dellys:
(…) Le 13 juillet munis « d’un vrai faux passeport britannique », ils entrent à Gibraltar. Maurice Sentence et lui contractent un engagement dans les Forces Françaises Libre. Maurice Evain, lui s’engage dans les paras et ils se quittent. Embarqués à Gibraltar, ils rejoignent Casablanca, au Maroc, après une escale à Setubal.
Ils sont ensuite dirigés sur Dellys en Algérie au bataillon d’instruction des Forces Françaises Libres. En septembre, ils sont affectés à la 1ère Division Française Libre en Tunisie. Embarqués à Bizerte le 20 avril 44, ils débarquent à Naples le 26 Avril.
et aussi...
Allocution du 25 mai 1994, prononcée par M. Léon GIMET, membre du Prix de la Résistance et de la Déportation, Président des Forces Françaises Libres du Puy-de-Dôme.
(…) C’est ainsi que je fus amené à réunir, pour mon compte, huit camarades qui partageaient mon idéal dont Riberolle et Salas, employés comme moi à la Banque de France.
(…)Pour nous, le passage des Pyrénées fût plutôt difficile, mais cela était le seul itinéraire pour rejoindre l’Afrique du Nord.
Sur les 33.000 personnes qui tentèrent l’aventure, 3.860 furent pris par les Allemands, ou la police française et déportés. Autres 320 sont morts au passage des Pyrénées. Sur le total, 23.000 hommes seulement s’engagèrent en Afrique du Nord ou en Angleterre.
(…) Mais voilà , au bout de trois jours de marche et de voyage en camion, nous avons été conduits devant une vieille bâtisse à Lérida où il était inscrit sur le fronton Seminario Viero" (en français Vieux Séminaire). Là , nous avons retrouvé d’autres Français qui avaient déjà quelques mois de détention et dans les pires conditions.
(…) Nous avons rejoint Lisbonne au Portugal et le lendemain nous avons embarqué sur de vieux rafiots avec des équipages qui étaient restés fidèles à PETAIN, après le coup de Mers-el-Kebir, et pendant toute la traversée, ils souhaitaient que nos deux bateaux soient coulés par les Allemands. La réception fut chaleureuse à Casablanca, avec musique des armés et festivités. Mais là aussi, surprise : le plus dur fut de nous engager dans les FFL, car les officiers de l’armée d’Afrique voulaient nous récupérer.
Nous avons fait mouvement sur l’Algérie jusqu’à Dellys, petit port tout près de Tizi-Ouzou. Là , vraiment, nous nous sommes tous révoltés. La caserne qui nous fût attribuée était complètement saccagée, les lits étaient brisés, les fils électriques et téléphoniques arrachés. Enfin, l’accueil le plus chaleureux que l’on pouvait nous faire, je ne peux pas en dire davantage, mais je pense que, pour beaucoup de Français, le combat du Général de Gaulle et de ses compagnons n’était pas très apprécié. "Maréchal nous voilà était plus d’actualité".
(…) Cinquante ans après, en vous faisant ce récit, je pense à tous ces jeunes et moins jeunes, hommes ou femmes, des forces armées extérieures ou ceux des maquis, aux Internés et Déportés, qui ont donné leur sang pour que la France soit fière de son drapeau, qui pendant les quatre années d’occupation, certains, et ils furent nombreux, en avaient fait un torchon pour plaire à l’occupant.
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Concernant Le colonel BAVIERE, commandant de l’Organe Central des FFL, qui a signé la fiche de démobilisation de mon père, le 26/12/45.
« Georges Bavière prend part en juin 1941 à la campagne de Syrie avant de recevoir, à partir de septembre 1941, le commandement du BM 3 pour plusieurs mois.
En avril 1942 le commandant Bavière est placé provisoirement à la tête du BM 11 qui forme, avec un Bataillon de Légion Etrangère et le BM 3, la 2ème Brigade Française Libre (2ème BFL). Le BM 11 est alors dirigé vers l'Egypte et reçoit, en mai 1942, l'ordre de tenir un poste avancé en Libye, à Djeraboub, à 100 kilomètres au sud de Bir Hakeim. En octobre 1942, Georges Bavière prend part aux combats d'El Alamein.
Au sein de la 1ère Division Française Libre (1ère DFL) il sert ensuite brillamment en qualité de chef d'Etat-major de la 2ème Brigade lors de la campagne de Tunisie en mai et juin 1943. Il est, par son travail de préparation et sa vigilance, un des artisans de la victoire de Takrouna. Il est cité une seconde fois à l'ordre de l'Armée.
Après la campagne d'Italie d'avril à juin 1944, il débarque en Provence en août pour participer à la libération du territoire métropolitain. »
Source :
et aussi là :
2e Brigade de la 1ere DFL en Italie 44
Commandant la brigade Lieutenant-colonel GARBAY
Adjoint Colonel BAVIERE, puis lieutenant-colonel GARDET
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Je ne comprends pas très bien la gue-guerre qui se livre encore aujourd'hui (!) concernant les dates, les "lieux officiels", les avant 1er aout, les après 1er aout...
Heureusement que pour me soutenir, j'ai la lettre d'un colonel du génie qui me dit:
" Vous transmettez ainsi la mémoire de tous ces Français qui ont tout quité dans l'espoir de libérer leur Patrie. Sans leur décision, sans leur dévouement et leur courage quotidien, de la France au coeur de l'Europe, et quelle que soit la valeur et le courage personnels des chefs célèbres qu'ils ont soutenus, ceux-ci n'auraient jamais figuré aux côtés des Alliés pour redonner à notre pays toute sa place et son rayonnement international après la Libération."
...ainsi que les mots du fils adoptif du chef d'Etat Major de la 2e DB, lorsque je lui parlais du modeste rôle de mon père:
"Madame, il n'y a pas de petit rôle dans l'Armée. Que vous soyez chauffeur, cuisinier, vaguemestre, infirmier ou mécanicien auto, il y a toujours quelqu'un d'autre qui compte sur vous..."
Et dans ces cas-là , on ne lui demande pas sa date d'incorporation !
A toutes fins utiles, voici le document que Jacques semblait rechercher hier soir...
A plus tard
Frédérique