Bonjour Monsieur Gorce,
Un petit rebond sur une partie de votre message :
"La campagne de Pologne a permis quelques réglages, quelques corrections, comme la disparition des Leichten-Divisionen au profit de Panzer-Divisionen, mais dans les échelons supérieurs de la Wehrmacht, tout le monde sait que le test en vrai grandeur aura lieu contre la France"
C'est indéniable, mais les corrections, je les verrai plutôt ailleurs que dans la structure même des divisions.
1) il était prévu depuis longtemps de dissoudre les Leichte Divisionen. A preuve : la 10. Panzer Division est créée en avril 1939 dans le protectorat de Bohême-Moravie, ce qui laisse les numéros de 6 à 9 dans la série des Panzer Divisionen (donc la place pour quatre divisions) libres. Or, ce sont les 1., 2., 3. et 4. Leichte Divisionen qui deviendront 6., 7., 8. et 9. Panzer Divisionen en octobre-novembre 1939. Il m'apparaît donc clair qu'on avait prévu un tel changement de statut depuis six mois au moins, mais qu'il manquait probablement de matériel pour se faire (il est aussi possible qu'on ait voulu tester les divisions légères au combat avant de les dissoudre, mais j'en serai étonné). En tout cas, c'est bizarre pour une coïncidence que justement la tranche laissée libre corresponde depuis six mois au nombre de Leichte Divisionen qui changeront effectivement de statut et l'occuperont (pourquoi ne pas avoir nommé la 10. Panzer Division 6. Panzer Division ? Pourquoi ne pas l'avoir nommé 10+x Panzer Division ? Sans doute parce que les Allemands, qui font énormément de choses dans leur armée avec une logique implacable, ont voulu entériner l'ancienneté des Leichte Divisionen sur la 10. Panzer Division en leur cédant un numéro plus petit. Mais là, j'extrapole un peu).
Ceci est plutôt un exemple que la Wehrmacht rentre en guerre pas tout à fait préparée, puisqu'il reste des modifications de structure à exécuter. Par contre, une modification qui entérine nombre d'acquis de la Pologne, c'est la création d'un groupement mécanisé très fort, la Gruppe Kleist, et la mise en pratique de concepts tels que la rupture et l'exploitation, d'une manière bien plus proche des applications réelles d'une "Blitzkrieg" que ce que "Weiss" a effectivement montré.
Cordialement,
Loic Bonal |