Roosevelt dans les accords signés de réarmement avec le Général Giraud, a fait spécifier par écrit que les armes vendues à crédit à Giraud ne pouvaient être transsférée et utilisée par les Gaulliste. De fait quand on voit les vêtements et armements récupérés par la deuxième DB lors de la libératino de Paris, cela a partiellement fonctionné même si Allen Dulles a contourné la difficulté avec Henri Frenais et Bénouville qui était un anti-gaulliste notoire. Les motivatons du président Rosevelt sont aujourd'hui claires. Il veut prendre le contr^le de l'empire français (voire s'il y arrive Britannique) qui est, à l'époque, le deuxième du monde. L'accord entre le Général Clarke et l'Amiral Darlan est clair. Donc de Gaulle le gène. et même après l'assassinat de Darlan, il va écrire plusieurs fois à Churchill pour que la France soit traitée comme un pays vaincu dans laquelle il puisse implanter l'AMGOT (mais pas Gott mit uns) et la monnaie donnée sur rien d'autre que la dominance américaine.
Donc il ne fait armer la résistance que par ce qu'on lui dit être des anti-gaullistes
En ce qui concerne la Suisse, là encore monsieur Rossé fait un admirable plaidoyer mais il n'y a pas UNE Suisse mais des Suisses en position de pouvoir.
Le brigadier Masson est bien sûr très propre aux yeux des archives mais regardons, entre les lignes, comment il accueille le général Giraud, en nous rappelant comment après la guerre, il va exfiltrer Walter Schellenberg pour le faire héberger dans la clinique du bon (mais peut être un peu trop sensible au charme du nazi) du docteur Langer. Et puis à qui et pourquoi Giraud qui bénéficie d'informations privilégiées, va t il s'adresser pour faire libérer sa famille déportée? AU brigadieer Masson dont il connaît les liens avec Schellenberg pour lequel il va ensuite témoigner (le témoignage figure dans le dossier de défense de Schellenberg).
Mais lorsque Giraud s'était évadé et, passant par la Suisse, souhaitait passer discrètement en France dont la frontière était gardée par la Gestapo, comment a t il été traité par son ancien élève et ami de l'école de guerre (pas aussi prudamment que Schellenberg et est ce par hasard).
D'autre part Allen Dulles considérait également le Brigadier comme compromis et l'écrit à l'époque dans ses dépêches à Donovan.
Je crains que le tavail très important et fouillé de monsieur Rossé soit plus un plaidoyer pour LA Suisse qu'une appréciation objective des courants de certans détenteurs de pouvoir en Suisse pendant la guerre. A force de vouloir laver plus blanc n'y perd on pas en crédibilité ?
Voici en tout cas pour apprécier sur pièce la relation de Giraud dans "Mes évasions" sur son passage en Suisse et ses retrouvailles avec le Brigadier Masson
"- Monsieur le lieutenant, je désire sortir d'ici
le plus tôt possible, car j'ai des renseignements importants à porter à votre chef.
- Quel chef ? - Le colonel Masson, aide-major général.
- Vous connaissez le colonel Masson ?
- Très bien.
- Il faut que je le prévienne que M. Hans Greiner désire lui parler ?
- Non, ça ne lui dirait rien. Voulez-vous lui dire que M. Giraud, qu'il a bien connu à Paris, avenue de la Motte-Picquet a quelque chose à lui communiquer.
- Giraud, pourquoi Giraud ? C'est un pseudonyme du S.R. Je n'en connais pas...
Ah, pardon, depuis trois jours le S. R. boche nous assassine avec les recherches concernant le général Giraud, évadé le 17 de Kdnigstein. Votre taille, de longues moustaches, les cheveux gris... Vous n'avez pas de moustaches, vos cheveux sont ras... Ce n'est pas une preuve d'ailleurs... Et puis notre fichier indique que le général Giraud a été professeur à l'École de guerre à Paris où a été détaché le colonel Masson...
J'ai compris, mon général. Je vais tout de suite téléphoner à Berne.
Intelligent, le lieutenant S...
Une demi-heure après, il revient.
Chose faite, mon général. Je n'ai pas eu le colonel Masson, qui est en inspection dans la région de Montreux, mais j'ai ordre de vous libérer immédiatement, et de vous emmener dans ma voiture, sur Bienne, où je trouverai de nouvelles instructions.
Les formalités de levée d'écrou sont rapidement terminées. Je prends congé de mes camarades un peu ébahis, sans leur révéler ma véritable identité, non plus qu'au gardien-chef, et nous partons sur Bienne. Nous y arrivons vers 21 heures, pour y passer la nuit.
Le 24, nous partons pour Neuchatel, où nous arrivons à 10 heures. Le lieutenant S... me confie au lieutenant G.... On a pu atteindre le colonel Masson... Il m'attend à Berne à 15 heures.
Après un excellent déjeuner, nous arrivons dans la capitale suisse, à l'heure dite. Je retrouve mon ami Masson qui a été à Paris un de mes meilleurs disciples étrangers, et à côté de lui, un autre de mes élèves, le lieutenant-colonel Rudloff, que j'ai connu et à l'École de Guerre et au Maroc, dans un bataillon de Légion.
Accueil des plus sympathiques. Masson me questionne longuement, me précisant combien mon évasion a troublé les Boches et l'acharnement qu'ils on mis à me reprendre. Il a suivi cela jour par jour, par les rapports de ses agents. Il est ravi que j'aie réussi, et va maintenant me faciliter au maximum la rentrée en France. Mais auparavant, il veut fêter publiquement mon retour.
J'ai beau lui répéter que cela est imprudent aussi bien pour lui que pour moi. Il me répond qu'il n'a pas la moindre peur de se compromettre, qu'il s'honore d'être mon ami, et que personne ne peut l'empêcher de me témoigner son amitié. Nous allons donc, avant mon départ pour Genève prendre une coupe de champagne ensemble dans le plus grand café de la ville. Je ne peux pas lui refuser cela.
À la fois ému et gêné, j'y consens, et nous partons au dit café. Le colonel Rudloff, le lieutenant G... et moi sommes en civil, le colonel brigadier Masson est en tenue.
Dès que la bouteille de Pommery est frappée, Masson nous fait servir par le lieutenant et se levant :
Mon général, je bois à l'Armée française et à mon ancien professeur de l'École de Guerre. À votre santé, mon général.
Stupéfaction à toutes les tables voisines qui entendent. Il y a là quantité de crânes qui sentent leur boche à quinze pas. J'en vois plusieurs qui se dirigent vers les cabines téléphoniques de l'établissement. Certainement, le 24 avril au soir l'O.K.W. à Berlin, savait que le général Giraud était en Suisse à Berne. Le colonel-brigadier Masson a peut-être été imprudent. Il n'en a pas moins clamé sa sympathie pour la France et son amitié pour moi. Ce n'est pas la seule preuve qu'il m'en ait donnée. Je ne l'oublie pas.
À 17 heures, nous partons pour Genève, avec le lieutenant-colonel Rudloff, et allons directement chez le Consul général de France. Il se met à mon entière disposition. Le passage en France est prévu par Annemasse à 10 h. 30 le lendemain. Les postes suisses et français sont avisés. Nous allons dîner et coucher à l'Hôtel de la Paix. où le colonel a retenu nos chambres. J'ai appris plus tard que la maison était une officine d'espionnage boche. La Gestapo a pu être renseignée.
Le 25 au matin tout paraît paré, mais ces messieurs de la Commission de contrôle allemande sont sur leurs gardes. Dès 9 heures, ils surveillent la douane d'Annemasse en territoire français avec deux puissantes voitures. Quelles étaient leurs intentions ? Le procès de Nuremberg permet de supposer qu'elles n'étaient pas particulièrement bienveillantes. Le maréchal Keitel avait sans doute envoyé ses ordres. Heureusement, j'ai de bons amis qui veillent. Au moment d'arriver au poste suisse où je dois m'arrêter, un civil monte d'autorité à côté du chauffeur de Rudloff et fait faire demi-tour à la voiture.
Je le reconnais, au bout d'un instant, pour un excellent interprète que j'ai eu jadis sous mes ordres. Il m'explique le coup et me décrit l'embuscade boche. Nous allons passer à une dizaine de kilomètres de là, où il n'y a personne autre que mes deux amis Linarès et Lecocq qui m'attendent avec impatience. On improvise un déjeuner franco-suisse, aussi simple que joyeux et à 13 heures, après avoir pris congé de tous mes amis suisses et de Lecocq qui retourne à Vichy, je pars sur Lyon dans la petite voiture de Linarès."
Chacun lira avec ses préjugés ou ses tentatives d'une relative objectivité... |