Je rappelle que Jacques Gelin s'est lui-même emmêlé les pinceaux entre les déclarations de Lucie et celles que la rumeur lui a prêtées : il nous a d'abord dit que, d'après le livre de Péan, Lucie avait dit lors de son débriefing par les services anglais vers mars 1944 que Barbie lui avait demandé une somme coquette pour faire mettre des balles à blanc dans les fusils, auquel cas
-il l'aurait considérée comme une idiote qui pouvait rapporter gros;
-elle aurait falsifié dans Ils partiront dans l'ivresse la tonalité, et sans doute aussi le nombre et les dates, de ses entrevues avec Barbie.
Puis la discussion a amené Jacques à citer textuellement Péan et il est apparu que l'information était complètement erronée : ce n'est pas Lucie qui avait raconté cela, mais son interrogateur qui, en fin de rapport, mentionnait qu'elle ne l'avait pas fait !
La chose est donc intéressante, pour l'historien, dans une étude sur les bruits qui couraient à Londres, et n'a pas à être prise en compte dans un travail sur les prisons de Raymond Aubrac, déjà assez compliqué comme cela et ce n'est pas l'ami Gelin qui me contredira.
Revenons-en donc aux balles réelles, bel et surtout bien envoyées, qui coûtent trois hommes à Floreck ! |