Le qualificatif de déserteur continue à coller à la peau de ce malheureux Thorez, et cela provoque en moi quelques aigreurs. Maintenant que beaucoup de monde saute comme un cabri en criant « De Gaulle ! De Gaulle ! De Gaulle ! », voilà que l'anti-Thorezisme primaire fait des ravages jusqu'au sein de ce qui reste de son Parti. J'ai ainsi dû consacrer une partie de mon énergie à réhabiliter Thorez auprès d'une vieille amie, jeune de cœur malgré ses 86 printemps, fidèle au partie depuis sa jeunesse et encore abonnée à l'Huma en 2012. La « désertion » de Thorez en 1939 lui restait en travers de la gorge.
Juste retour de bâton vis-à-vis du falsificateur Thorez ou plutôt du falsificateur Parti qui prétendit jusqu'à la fin des années soixante, au moins, que son chef n'avait rejoint Moscou qu'en 1943, mais très injuste stigmatisation de Maurice à qui l'on doit le retour en grâce du patriotisme chez les communistes à partir de 1936, mais qui était resté suffisamment internationaliste pour faire preuve de discipline lorsque la messagère Mounette Dutilleul, divine communiste, sublime Cominternienne, vint lui apporter la consigne de Dimitrov: Il faut cesser de jouer au soldat !(Voir les
mémoires de Mounette).
L'histoire de la SFIC, Section Française de l'Internationale Communiste, alias PCF est ce qu'elle est. Inféodée à Moscou en 1939 ? certainement ! ce n'est pas une révélation. Soldat discipliné du Parti, Thorez est le contraire d'un déserteur.
Emmanuel