c'est la what if - La Suisse et la guerre 1933 - 1945 - forum "Livres de guerre"
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La Suisse et la guerre 1933 - 1945 / Werner Rings

En réponse à -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1La Suisse, l'Allemagne et les Juifs en cas de victoire allemande en 1940-1941 de Nicolas Bernard

c'est la "what if" de Christian Rossé le vendredi 20 août 2010 à 05h57

« En substance, selon vous, la Suisse ne serait pas allée plus loin que ce petit détail qu'est la lettre "J" sur les passeports des ressortissants allemands de confession juive et le blocage de ces mêmes réfugiés juifs, parce que... la démocratie y fonctionnait. »
Je n’ai jamais réduit le « J » à un « petit détail » et je n’ai jamais dit que la Suisse n’irait pas plus loin dans l’ignominie. Elle l’a fait ! Elle a bloqué ses frontières alors que les nazis lançaient la Solution finale. Dans mon for intérieur et sur le plan moral, la politique du refuge de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale est la page la plus sombre de l’histoire récente de mon pays. Pourtant, il y en a eu d’autres ! Que d’autres pays que je ne citerai pas aient fait encore pire, ne m’apporte aucun soulagement.
Ce qu’elle n’a pas fait par contre, c’est faire sien le « problème juif » hitlérien et s’en prendre à ses propres citoyens de confession hébraïque. Je pense que les fonctionnements démocratiques les auraient préservés. Je sais qu’un Friedrich Dürrenmatt (voir Der Besuch der alten Dame) n’aurait pas partagé mon appréciation. Je suis peut-être effectivement encore un peu idéaliste – qui l’eût cru ? –, mais le « peu crédible » est votre propre appréciation, j’en prends note.
Je constate toutefois que le Rapport Bergier, que vous aimez à citer, va dans le sens de ce que j’essaie de faire passer :
« Cette distinction entre Juifs suisses et étrangers transparaît dans la politique des autorités. Sur le fond, on peut relever que les autorités suisses n’ont nullement eu l’intention de prendre à leur compte les théories et les pratiques national-socialistes. Elles ont au contraire déclaré à plusieurs reprises que la politique raciale allemande était en contradiction avec les principes fondamentaux du droit et de la société suisses. Il n’en reste pas moins que des tendances se sont affirmées à l’encontre de ces déclarations : par exemple la volonté de discriminer les Juifs sur le plan juridique et d’adopter les catégories raciales définies en Allemagne. Les Juifs vivant en Suisse et de nationalité suisse n’eurent pas à en souffrir. » (op. cit., p. 114)


Vous écrivez :
« Les dirigeants fédéraux savaient parfaitement qu'ils contribuaient à l'emballement de la législation antisémite allemande. C'était, pour eux, un moyen de ne pas remettre en cause leurs relations de bon voisinage avec le Reich, comme je l'ai déjà expliqué. »
Je prends parfaitement à mon compte l’affirmation que la Suisse s’est compromise dans l’affaire du « J », je n’ai jamais rien eu à objecter au fait que le Conseil fédéral a pris en toute connaissance de cause une mesure discriminatoire, et je suis même prêt à admettre que, ce faisant, il a participé au durcissement de la législation allemande envers les Juifs. Mais j’estime qu’il est abusif de parler de « zèle » dans ce dernier cas, puisque
(1) là n’était pas le but de son action, qui trouvait son origine, comme vous le dites, dans une « anxiété, manifestement antisémite et xénophobe » – plus xénophobe qu’antisémite, mais passons – face à l’immigration et
(2) puisque cet accord est le fruit d’un compromis entre ce que les Suisses croyaient être leurs intérêts (limiter l’arrivée de Juifs par l’imposition générale d’un visa pour les Allemands) et ce qui paraissaient être celui des nazis, que vous évoquez dans cette phrase : « A ce titre, leurs passeports [aux Juifs allemands] n'indiquaient pas, alors, la judéité de leurs titulaires, car les nazis redoutaient de dissuader les Etats étrangers d'accueillir les Juifs du Reich fuyant ce pays, ou expulsés... »

« Bref : dès 1938, la Suisse, Etat souverain, applique une législation étrangère, antisémite, tout en contribuant à la durcir. »
Vous êtes sûr que la Suisse a appliqué une législation étrangère ? Une loi allemande était en vigueur en Suisse ? Je ne vous suis pas…

« Au contraire, c'est même un point fondamental, et je m'étonne que vous ne le réalisiez pas. Nous sommes en 1938, l'Allemagne n'est pas encore devenue maîtresse du continent européen, et la Suisse, déjà, opère des compromis en matière d'antisémitisme international et, déjà, se compromet auprès du Reich. Imaginez, encore une fois, dans un contexte où la France, l'Angleterre et l'U.R.S.S. sont vaincues... »
A mon sens, ce point n’est pas fondamental, car la Suisse est elle-même à l’origine des mesures visant à limiter l’immigration juive. D’ailleurs, la plupart d’entre elles (voire toutes à part le « J ») sont unilatérales. Elles répondaient à la pression migratoire, pas à la pression politique.
A voir aussi que durant plus de 4 ans, la Suisse était complètement encerclée par les forces de l’Axe, soit dans une position relativement proche de celle que vous décrivez, sans pour autant changer fondamentalement son attitude face aux Juifs, ni étrangers, ni suisses.

« Ne déviez pas : je cause, moi, de la situation découlant d'une paix à l'Ouest en 1940, suivie d'une victoire allemande sur l'U.R.S.S. l'année suivante. Merci de rester dans les limites du sujet. »
Mon « what if » intègre tous les paramètres que vous énoncez. Ce n’est pas parce qu’il ne convient pas à votre démonstration qu’il est hors sujet. Je vous rappelle que l’exercice partait de votre affirmation suivante : « L'échec de Hitler que vous mentionnez découlera d'un seul et unique facteur : la persistance des Britanniques à résister en 1940. » La défaite de l’Angleterre, suivie de celle de l’URSS ne signifie pas pour moi une Europe unie sous la croix gammée.
Je ne pense pas que Hitler aurait envahi tous les pays que j’ai mentionnés sans envahir la Suisse. Dans ce cas de figure, votre question, encore une fois, n’est pas très intéressante, et de réduire la vie du Reich à 50 ans ne change pas tellement la donne.

« Mais, disons, vingt à cinquante ans, n'est-ce pas amplement suffisant pour faire disparaître onze millions de Juifs, sachant que plus de la moitié d'entre eux avaient été exterminés jusqu'en 1945 ? »
Ai-je jamais dit cela ? Ai-je jamais dit que Hitler ne réussirait pas à assassiner l’ensemble des Juifs des territoires sous sa domination ? « Reich millénaire », n’est-ce pas une expression consacrée pour parler de ce que vous évoquez ?

« Ce qui ne vous empêche pas de pratiquer l'uchronie, supra. »
Je fais parfois d’autres choses qui me déplaisent… J’ai simplement la politesse de répondre à votre question. D’ailleurs, je vous propose en toute cordialité que nous baissions bilatéralement le ton de nos messages. J'assume ma part de responsabilité dans cette escalade du verbe.

« ... et c'est parfaitement normal, dans la mesure où elle est indispensable pour tenter d'évaluer le caractère fondé ou non d'une politique, d'une attitude, d'une décision (Munich, l'armistice de 1940, etc.). »
Ben justement, je n’en suis pas persuadé.

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