« En l'occurrence, le fait que Pilet-Golaz dès avant la guerre ou Pétain pendant fassent de la protection de leurs juifs nationaux l'alpha et l'oméga de leur politique à l'égard de l'antisémitisme nazi est non seulement une aubaine, permettant à l'architecte de creuser ses fondations et de monter son rez-de-chaussée, mais une aubaine attendue, calculée et provoquée. »
Il faut, je crois, apporté ici quelques précisions et remettre Pilet-Golaz à sa place dans les affaires qui nous occupent ici. De 1930 à 1940, il est chef du Département fédéral des postes et des chemins de fer, et ne devient chef du Département politique fédéral (Affaires étrangères) qu’à la suite de la mort de Giuseppe Motta. C’est ce dernier qui a « chapeauté » l’accord du tampon « J ». Pilet a sa part de responsabilité tout de même puisque nous savons que le Conseil fédéral a voté à l’unanimité de ses sept membres la conclusion de l’accord.
C’est en tant que Président de la Confédération – fonction pour laquelle les Conseillers fédéraux sont élus pour un an sur la base d’un tournus et qui consiste en gros à présider les séances du CF et à le représenter – qu’il établit le discours du 25 juin 1940. Ce message au peuple sera lu par lui-même aux Romands, par le CF Etter aux Alémaniques et par le CF Celio aux Tessinois.
Bien qu’il occupe un poste-clé au gouvernement, il n’est pas chef de l’Etat – rôle qui n’existe pas au sein de la Confédération.
Pour réagir plus particulièrement sur votre message, je ne connais pas de mesures générales prises par le gouvernement suisse pour défendre spécifiquement ses citoyens juifs, ni avant, ni pendant la guerre. Ils bénéficiaient de la même protection que les autres. |