Staline était d'accord avec vous, par contre les autres Alliés...
Sir David Kelly était ministre de Grande-Bretagne à Berne voici ses propos dans ses mémoires écrites en 1952
" Si nous avions réussi en bloquant toutes les importations suisses de provenance d'outre-mer à mettre fin aux exportations suisses en Allemagne et aux exportations allemandes en Italie (à travers la Suisse), nous aurions non seulement ruiné l'économie suisse mais aussi enlevé aux Allemands leurs deux raisons majeures de laisser subsister une Suisse libre." Il ajoute: " Nous avions le plus grand intérêt à ce que la Suisse restât neutre et intacte."
C'est David Kelly qui avait demandé en 1939 à la Suisse de renoncer à son interdiction de ventes d'armes.
Après la guerre divers chefs de services de renseignements alliés se sont plus à souligner combien la plate-forme suisse leur avait été précieuse pour leur activités d'espionnage, les responsables de "l'Intelligence Service" considérant qu'elle était un lieu privilégié pour recueillir des informations et de les recueillir sans danger en raison de l'attitude complaisante des autorités fédérales
(J-J Langendorf " La Suisse dans les tempêtes du XXè siècle, p179)
Le Premier Ministre Winston Churchill au secrétaire des Affaires étrangères.
3 décembre 1944
Je note ceci pour les archives. De tous les pays neutres, c'est la Suisse qui mérite le plus d'être citée. Elle fut la seule force internationale à servir de lien aux nations horriblement séparées et à la nôtre en particulier. Quelle importance cela peut-il avoir qu'elle ait été capable de nous donner les avantages que nous recherchions sur le plan commercial ou qu'elle ait donné trop aux allemands pour se sauver elle-même? Elle a agi en État démocratique luttant pour la liberté au milieu de ses montagnes et fut, en esprit, malgré la différence de race, largement de notre côté.
J'ai été étonné de la sauvagerie d'U. J. (Staline) à son égard et malgré mon respect pour cet homme grand et bon, je n'ai pas été influencé du tout par son attitude. Il les a traités de swine et il n'a pas l'habitude d'employer un tel langage sans y croire. Je suis persuadé que nous devons nous tenir aux côtés de la Suisse et expliquer à U. J. pourquoi nous agissons ainsi. Le moment pour envoyer un tel message devra être soigneusement choisi...
"W.S.C." (Winston Churchill)
et en fait de collaboration, déclaration de Dulles:
[…] La position officielle des Suisses, en ce qui concernait mon travail, fut celle d'une parfaite neutralité, mais d'une neutralité bienveillante. Il fallait naturellement qu'ils soient persuadés de ma discrétion, de mon bon sens, et de mon entière compréhension de leur situation
Voici le témoignage de l'Américain Lauchlin Curie qui était le négociateur pour la Suisse désigné par Roosevelt, cela se passait en février 44
Curie racontait: " Je vins en Suisse avec un préjugé. Je pensais que nous discernerions une très nette hostilité…Ce qui m'a le plus surpris, c'est l'accueil vraiment cordial qui nous a été réservé. Au lieu de froideur, nous avons rencontré beaucoup de sympathie. Cela nous a très agréablement surpris et nous a montré dès le premier jour que le peuple suisse et ses autorités n'étaient nullement les complices volontaires des puissances de l'Axe mais, au contraire, des démocrates éprouvant beaucoup de sympathie et de compréhension pour la cause des Alliés."
Nobs à Petipierre, Berne 2 mars 1945
Edgar Bonjour Histoire de la neutralité suisse pendant la seconde guerre vol. VI p. 359
Lettre officielle de janvier 45 de F.D. Roosevelt adressée au Président de la Confédération
"La Suisse a permis aux Alliés d'effectuer sur son sol des opérations capitales menées à grande échelle par leur services secrets grâce auxquelles les Alliés ont pu poursuivre la guerre avec une efficacité et une rapidité accrues, ce qui a probablement contribué à écourter le conflit. Les Suisses ont donné asile à 1600 aviateurs abattus et à des milliers d'évadés d'Allemagne et des camps de prisonniers." Il s'agit là de contributions capitales à la cause alliée.
On pourrait aussi mentionner la reconnaissance de la France libre qui a pu compter sur l'assistance de la Suisse ainsi que les partisans italiens, conjointement avec l'action américaine de Dulles.
*****************
Tout cela n'occulte aucunement le double jeu que la Suisse a dû jouer pour son approvisionnement, que les Alliés connaissaient et que vous appelez, pourquoi pas, collaboration.
Donc la question qui se pose aujourd'hui est la suivante: doit accorder un crédit à ces témoins mentionnés ci-dessus ou à des historiens contemporains ? |