Dans ce chapitre le guide des historiens suisses s’en prend une fois de plus à la neutralité.
Mais voilà, comme toujours ses opinions sont d’un unilatéralisme affligeant, pas de vision globale. Quelques points sur la neutralité:
1. En 14 -18 la Suisse était profondément divisée entre pro Allemands et pro Français. Sans neutralité, donc en s’engageant pour l’un ou l’autre côté, la Suisse subissait également une guerre civile.
2. Avant la Seconde Guerre mondiale rares étaient les pays à ne pas être neutres, il ne s’agissait donc pas d’une "tare helvétique"
3. Pas un mot bien entendu de la part de Jost des services rendus par la Suisse au cours de la guerre, ceci grâce à une neutralité qui ne l’était effectivement pas en ce qui concerne l’armée pro alliée
Dingle Foot, le négociateur britannique en Suisse en février 45 a dit qu'il reconnaissait maintenant seulement l'importance de la neutralité, de cette neutralité qui est pour la Suisse ce que la liberté des mers est pour la GB.
Concernant sa remarque sur l’or acheté par la Banque nationale, Jost ne sait évidemment pas l’importance qu’avait à cette époque, l’or sur la valeur du CHF. Sans parité or le CHF ne valait plus rien du tout. On est bien d’accord que tout commerce avec l’Allemagne nazie, quel qu’il fut, ne peut être considéré comme une « bonne action ». Seulement voilà, allez expliquer à des Suisses ce qu’est une guerre et qu’en temps de guerre il ne s’agit plus de choisir entre une bonne et une mauvaise action mais entre deux mauvaises la moins mauvaise. Churchill s’est rallié à contre cœur sur le bombardement des villes françaises et là aussi il n’avait pas à choisir entre une bonne et une mauvaise action.
Bon et puis la continuelle moralisation sur ces achats d’or omet de préciser que les Américains ont également acheté de l’or allemand et que cela ne les a manifestement pas traumatisé. Ceci s’est fait par la Banque des Règlements Internationaux, tout comme l’ont aussi fait les autres neutres à qui ont ne leur fait jamais le reproche.
Quand aux échanges avec l’Allemagne il faut peut-être aussi dire que le commerce pour Hitler n’a jamais été un argument de paix. Lors de l’attaque de l’Union soviétique des trains de marchandises étaient encore en route pour l’Allemagne, justement depuis l’URSS !
Et puis le commerce pour les nazis cela a consisté à aller piller les pays occupés.
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Si la Suisse devait se déclarer à rompre ses relations diplomatiques avec l'Allemagne, déclare en juin 1943, le secrétaire d'Etat nazi Steengracht von Moyland à Frölicher, cela ne serait pas un facteur décisif (pour nous). L'ensemble des commandes allemandes à la Suisse ne représente qu'une fraction d'un pour cent de la capacité de production de l'Allemagne en matière d'armements. Nous gagnerons donc la guerre, que cette fraction d'un pour cent augmente ou diminue."
La Suisse dans la tempête du XXè siècle J-J langendorf p.196
Pour terminer je constate que l’histoire suisse dans les médias n'est pas suffisamment sujette à contradictions , en tout cas on peut rassurer H-U Jost : elle n’est pas neutre !
J’ajoute également être consterné par le manque de reconnaissance actuellement en Suisse vis-à-vis de la génération de la guerre, de la mob, comme on dit en Suisse puisqu’on ne s’est pas battu.