Il faut dire que Raeder, à sa sortie de prison, fait son petit Speer -ce qu'il n'avait pas fait, lui, à Nuremberg. Le fil conducteur de ses mémoires est qu'il n'a rien su des atrocités et qu'il les condamne vigoureusement. Le traitement des Juifs, notamment, est "sans excuse"... mais lui-même prétend avoir refusé de les virer de la marine, ou même de retarder leurs promotions... sauf dans un cas, mais l'exclu a été recasé dans une carrière civile équivalente. J'ignore si tout cela a été vérifié.
En tout cas, on voit pourquoi il conteste le p-v du 22 août 39 : il y a en effet un §, considéré comme authentique par les historiens actuels, où Hitler annonce carrément des massacres de civils par les Einsatzgruppen. Cela, ce n'est pas possible de le laisser dire, dans la logique de Raeder (qui est celle de l'OTAN) en 1957. En revanche, s'il noie la réunion "Hossbach" dans une nébuleuse d'annonces par Hitler d'une guerre vers 1944, c'est qu'il ne se fie guère au système de défense dudit Hossbach. |