Bonjour,
..... Ce que savaient les Alliés ?
J'ai déja cité ce document (177 pages) du Ministère des Affaires Etrangères de la République de Pologne.
Ce texte de l'Instruction envoyée par le Ministre Auguste Zaleski, à Londres, le 3 mai 1941 aux Représentants diplomatiques de la République de Pologne à l'étranger et adressée aux Gouvernements des Puissances alliées et neutres est tres explicite.
Le préambule :
" A plusieurs reprises, je vous ai prié d'attirer l'attention du Gouvernement auprès duquel vous êtes accrédité, sur le traitement dont les populations de la Pologne ont été victimes de la part des autorités du Reich allemand et de celles de l'U.R.S.S.
Je vous invite aujourd'hui à remettre à ce Gouvernement la Note ci-annexée contenant un certain nombre de renseignements que le Gouvernement polonais a pu recueillir sur les violations du droit international que les occupants ont commis au cours des dix-huit derniers mois.
Il est inutile de dire que cette documentation est loin de dresser un tableau complet des spoliations et des traitements inhumains qui constituent pour notre civilisation un recul de plusieurs siècles. Au cours de la dernière guerre, les Gouvernements des territoires occupés pouvaient dans une certaine mesure, grâce à l'intervention de tierces Puissances qui protégeaient leurs intérêts en pays ennemi et grâce à l'aide des organismes de la Croix-Rouge, conserver un certain contrôle sur le régime d'occupation. Au cours de la présente guerre au contraire - le Reich allemand et l'U.R.S.S. ont pris grand soin - et pour cause - de mettre obstacle aux contacts extérieurs.
J'ajoute que les renseignements se rapportant à des faits qui ont eu lieu en territoire temporairement occupé par l'ennemi, il a été impossible d'en contrôler tous les détails avec précision; ces renseignements trouvent leur source dans la législation ennemie, dans les témoignages authentifiés ou des rapports dignes de foi. Le Gouvernement polonais ne révèle aujourd'hui qu'une infime partie du dossier; il a été forcé, en effet, de la limiter aux faits dont la révélation n'était pas susceptible d'exposer les familles restées en Pologne à une aggravation de leurs souffrances. Le Gouvernement polonais a la triste certitude que lorsque l'heure de dresser le bilan sera venue, les Puissances se verront présenter un acte d'accusation, hélas bien plus documenté et plus vaste.
Le Gouvernement polonais croit qu'il est de son devoir d'adresser aujourd'hui aux Puissances alliés et neutres qui ont à coeur le maintien des valeurs morales et traditionnelles de notre civilisation, un appel à leurs sentiments de justice et d'humanité
Tout en me réservant d'invoquer en temps opportun l'article 3 de la IV-ème Convention de la Haye de 1907 concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre, je vous prie d'appeler l'attention du Gouvernement auprès duquel vous êtes accrédité sur les violations innombrables de la morale internationale et du droit des gens dont l'envahisseur s'est rendu jusqu'içi coupable. D'autre part, la République de Pologne a déjà proclamé, ainsi que vous le savez, comme nulles et non-avenues en raison de leur caractère de violence, toute les mesures prises par l'ennemi.
Mais, nombreux hélas seront les déportés qui ne reviendront jamais. Les biens volés, souvent, ne se retrouveront plus. Les monuments mutilés garderont la marque de l'occupant barbare. Si les morts ne répondent pas à l'appel, leurs ossuaires demeureront un éternel témoignage."
Auguste Zaleski
Londres, le 3 mai 1941
La Note commence ainsi :
"Excellence,
A diverses reprises, le Gouvernement de la République de Pologne a eu l'occasion de signaler aux Puissances l'agression ainsi que les procédés contraires aux traités employés par le Reich allemand et par l'U.R.S.S. vis-à-vis des populations de la Pologne dont ils occupent la territoire temporairement.
Aujourd'hui, apres environ dix-huit mois d'occupation ennemie, le Gouvernement polonais entend soumettre aux Gouvernements alliés et neutres quelques données susceptibles de confirmer la preuve que l'ennemi applique des mesures qui se surpassent les unes les autres en inhumanité et en négation des règles de la morale internationale et du droit. Elles tendent en réalité à réduire la population des territoires envahis à une état ressemblant à la servitude, et cherchent à obtenir la destruction biologique de la nation "
.... vient le texte :
(en ce qui concerne le sort des Juifs, on ne retrouve pas les mots "Solution Finale", "Shoa" ou "Holocauste", qui sont des expressions d'apres guerre, mais d'autres définitions tout aussi explicites)
Le régime sous l'occupation allemande :
- page 10 : "... Les exécutions .... dans d'autre cas encore, ont pour cause la politique eugénique, que le Reich conçoit, comme l'on sait, d'une façon qui lui est toute particulière"
- page 12 : Camps de concentration : "... D'autre part, des ressortissants polonais des régions envahies sont, par dizaine de milliers, déportés et incarcérés dans des camps d'internés; les camps dont le renom restera le plus lugubre dans les annales de la bestialité allemande sont ceux d'Oswieciem (Auschwitz), Oranienburg, Mauthausen et Dachau"
- page 13 : Humiliations : "Un décret promulgué par les autorités ordonne pour les ressortissants de religion israélite et les personnes d'origine juive, l'obligation de porter sur leurs vêtements, d'une manière ostensible, un signe ayant la forme de l'étoile de Sion"
- page 18 : les "ghettos" : "Dans certains cas (à Cracovie par exemple) toute la population de confession israélite ou considérée comme "juive" au sens de la législation allemande a reçu l'ordre de quitter la ville. Dans d'autres agglomérations urbaines (Varsovie, Lodz etc.) des ghettos ont été installés pour les y confiner. A Varsovie, le quartier juif fut créé à partir du 1 er novembre 1940; il fut entouré d'un mur et l'usage des entrées et des sorties en a été interdit également aux habitants du dehors. Les déportations vers le ghetto ont été exécutées par les autorités allemandes avec une brutalité et une sévérité inouïs. Les personnes frappées d'un ordre d'expulsion ont dû quitter leurs logements dans des délais extrêmement brefs; parfois on leur a défendu d'emporter leurs meubles.
En bref, le confinement dans les ghettos de centaines de milliers de ressortissants polonais, avec interdiction de se déplacer constituent un exemple "sui generis" de procédés illégaux auxquels les autorités d'occupation ont eu recours en violation des règles élémentaires du droit et de l'humanité"
- page 25 : Rabbins et Synagogues : ".... Il a lieu de mentionner les "spectacles" que les soldats ou policiers allemands organisent avec les rabbins, en les forçant, par exemple à l'aide de leurs crosses, d'exécuter des danses en robes liturgiques.
Des synagogues (Czestochowa, Wloclawek, Lodz etc.) ont été incendiées. La presse allemande d'occupation commente souvent ces faits dans les mêmes termes que ceux qu'elle employait pour les faits semblables à l'époque de l'ascension du mouvement national-socialiste à l'intérieur du Reich"
En annexes : les ordonnances du Gouvernement Général relatives aux Juifs :
- Mesures spéciales allemandes contre les ressortissants polonais d'origine ou de religion israélite :
concernant le travail forcé, les interdictions, les signes distinctifs, les déclarations de fortune, les déplacements, l'appellation de "Juif", le port de l'uniforme, les cartes d'identité, etc, etc.
Le régime sous l'occupation soviétique :
(mais ce n'est pas le sujet du topic)
Alors : cette note diplomatique, les vols de reconnaissance alliés au-dessus des camps mentionnés, les rapports, plans et photos expédiés par AK ne peuvent que confirmer la connaissance qu'avaient les Alliés du sort des Juifs en Pologne.
Et la France dans tout ça ? elle est bien la seule à se poser cette question aujourd'hui. Les crimes de Vichy et le mot "collaboration" sont bien des mystéres pour les Français, pas pour les étrangers. Aujourd'hui, une commission parlementaire française planche sur "Pourquoi la France à perdu son rang à l'étranger ?, pourquoi est-elle même détestée ? " . La réponse est pourtant simple sur cette question de la "Shoa" : la France était l'alliée des nazis, elle a participé à la "Solution Finale" et cette France à élu comme Présidents de la République une grenouille collabo avéré et un vulcanologue, pétainiste auto-proclamé. Mais bon, je m'éloigne du sujet.
Alors, oui, les Alliés savaient ce qui se passait en Pologne. A chacun de "recaler" la vérité
Cordialement |