Résumons-nous :
Le général Navarre a fait presque toute sa carrière dans le renseignement. D’autre part il a toujours été représenté par son entourage comme un homme d’une grande culture. Donc « sichelschnitt » il connaissait.
(Malheureusement à Dien Bien Phu il n’y avait pas adéquation entre le terrain et l’homme, lui qui avait si peu "commandé").
Oui, il avait envisagé, il y a plusieurs mois en 40, que le coup de boutoir se ferait par Sedan avec enveloppement vers Abbeville et Calais.
Encore un passage dans son 2ème Volume :
Or nous n'avions pas — ou plutôt nous n'avions plus depuis que nous avions perdu notre grand agent HE *— d'informateur sûr à cet échelon. Il nous restait bien Lahousen, à qui ses fonctions auprès de Canaris permettaient d'être très bien informé aux hauts échelons sur de nombreuses questions. Mais Canaris n'était pas tenu au courant des études sur le plan d'opérations.
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Les Allemands ont étudié quatre plans successifs, entre octobre 1939 et février 1940, époque à laquelle fut adopté le plan définitif. Il était donc inévitable que ces hésitations se traduisent chez nous par le recueil de « renseignements d'intention » contradictoires. Mais parmi ces renseignements, ceux indiquant une offensive à travers les Ardennes figuraient en très bonne place et certains pouvaient même permettre d'envisager une manoeuvre de rabattement partant de la région de Sedan en direction du pas de Calais.
En général les militaires écrivent un à deux bouquins dans leur carrière et quant ils parlent, c'est qu'ils ont quelque chose à dire.
* agent HE, encore surnommé ACHE, frère du général Schmidt du grand quartier général de Hitler |