Bonjour,
Une contribution de François Delpla déposée sous un livre peu approprié (pour y poursuivre éventuellement le débat), mérite de trouver un second souffle sous "
L'appel du 18 juin"
François écrivait :
L'appel que tu connais est un faux.
Les pétainistes l'ont su et en ont joué après la Libération.
Mais comme ce faux modifiait, pour des raisons d'opportunité, la forme et nullement le fond, ils n'ont pas ouvert le dossier trop en grand.
En 1993 je suis tombé là-dessus et ai fourni toutes explications historiques. Ce faisant j'ai précisément installé un verrou qui a empêché les pétainistes d'enfoncer leur clou.
Fallait-il ne rien faire ?
pour quelques détails :
Ces
quelques détails sont en réalité un bon résumé, signé Daniel Laurent.
Toutefois je suis resté perplexe - n'étant pas très futé - à la lecture du passage suivant :
Deux versions du texte diffusé le 18 juin existent :
- Celui qui fut réellement prononcé ce soir la, à 22 heures et non avant comme certains le disent. Voir le texte en annexe 1
- Celui diffuse AVANT par un communiqué de la BBC, donc moins censuré, et qui fut reproduit le 19 par certains journaux français, voir annexe 2.
Je suppose qu'il faut comprendre que le texte reproduit le 19 par les journaux français était un document/papier transmis à la presse et non, comme j'ai d'abord cru comprendre, le texte radio-diffusé par la BBC ?
C'est pas tout ça ! Apportons une petite pierre à l'édifice! Paul Struye dont le "
Journal de guerre" fut publié après son décès, note en date du 18 juin :
22 h : le général français Degaule parlant de Londres fait appel à résistance française.
Cette perception immédiate des évènements ne manque pas d'intérêt. "
Ecoutons" ce qu'il notait le 18 juin (hormis les considérations familiales ou professionnelles au barreau de Bruxelles):
Mardi 18 juin 1940.
17 h. Radio-Paris intime aux réfugiés de ne plus bouger. "Toutes villes plus de 20.000 h villes ouvertes". Comme si toute la France n'était pas ouverte à l'ennemi ! On précise aussi qu'il n'y a pas encore d'armistice et que les soldats doivent encore résister. Pétain l'avait oublié hier quand proclamait que faut cesser le combat. Quel désarroi !
19 h. Discours Churchill aux Communes. Très crâne, très énergique. "La bataille de Grande-Bretagne va commencer. Nous ferons notre devoir." Grande allure. Reproche assez discret au gouvernement français qui, concluant paix séparée, violerait ses engagements vis-à-vis Angleterre.
On communique projet ahurissant que Londres aurait proposé à Paris dimanche: faire de France et Grande-Bretagne un seul pays. Les Français acquérant nationalité britannique et les Anglais la nationalité française - un seul cabinet de guerre, etc. La réponse a été la demande de paix séparée.
22 h. Le général français Degaule parlant de Londres fait appel à résistance française.
Grégoire plein confiance dans Anglais. A admiré leur courage à Nieuport et Louvain. Sévère sur corps officiers belges. Mussolini et Hitler se sont réunis à midi. On ignore encore à quelles conditions ils accorderont l'armistice. Pourquoi se hâteraient-ils ? En attendant, Allemands avancent à allure vertigineuse. Sont à Cherbourg, Rennes, Belfort, Colmar. Hier, Metz ....
Bien cordialement,
Francis.