Du coup, Jacques prend un malin plaisir à me mettre en contradiction avec moi-même
Damned, je suis repéré !
Oui j'avoue, mais bon je ne suis pas vache en te tendant la perche pour dire que finalement on est pas à une heure près.
Est-ce que cela, Jacques, a une importance ? Non certes par rapport au sens du geste gaullien, qui n'est pas douteux. Mais j'aimerais qu'un jour tu répondes à ceci, et Michel également : est-il indifférent que de Gaulle ait eu toutes les peines du monde à parler, parce que Halifax le combattait et que Churchill le soutenait épisodiquement ?
Oui, je pense que ça a de l'importance effectivement. L'image d'Epinal, c'est une BBC disponible et on oublie les implications de cet appel pour les relations vichysto-britanniques.
Mais finalement l'appel du 18 juin, c'est aussi celui de Churchill par son soutient malgré les difficultés.
Je te rend grâce de m'avoir ouvert les yeux sur ce point même si j'ai eu du mal à dégager dans ton livre ce qui était important de ce qui était anecdotique.
Cela me paraît au contraire riche d'implications. Le moral anglais n'était pas, en moyenne, plus élevé que le français et le caractère de quelques hommes a décidé de tout. Mais ni Halifax, ni Pétain n'étaient des traîtres et encore moins des nazis. Ils étaient mis dans le vent par Hitler et c'est cela qui compte. Ils ne le voyaient pas en train d'accomplir le programme de Mein Kampf (coup foudroyant contre la France, paix générale à l'ouest et occupation tranquille de l'espace "vital" oriental), pour eux Hitler était un allié de Staline auteur d'un coup militaire heureux et il était vital de le stopper par un traité avant qu'il ait tout bouffé vers l'ouest.
Alors là, je ne vois plus du tout sur quoi tu t'appuies et pour me convaincre que Pétain n'était pas un traitre, il va falloir que tu uses quelques claviers.
Pour moi c'est un traitre parce qu'il dit quelque chose et fait le contraire et qu'il le fait avec l'ennemi. Pétain parle d'honneur et de redressement et son but est l'alliance avec le nouvel homme fort dont les idées lui conviennent sur bien des points. Mais ça il ne le dit pas. Je veux bien croire que c'est une habitude des hommes politiques de ne pas dire tout à fait ce qu'ils vont faire mais pas dans des circonstances aussi graves.
Je ne crois d'ailleurs pas que Churchill ni de Gaulle aient vu totalement clair dans le jeu d'Adolf.
Probablement mais il me semble à moi que de Gaulle a vu clair dans le jeu de Pétain.
Amicalement
Jacques