Si j'en crois Omer bartov, ces comportements hyper-violents trouvent leur origine dans la violence usitée au sein de l'armée allemande, et subie par les sans-grades qui se vengeaient alors dès qu'ils le pouvaient (ma grand-mère a vu des soldats allemands de Bourg St Andéol, ça devait de "la réserve de l'Ersatz dernier choix", au printemps 44 jouer au foot avec la tête d'un membre d'équipage américain d'un bombardier lourd abattu et décapité sur l'étal du boucher du village...).
C'est une explication, pas une excuse... et quelque part on retrouve cette hyper-violence dans toutes les forces armées au sein desquelles les méthodes de commandement étaient elles-mêmes violentes (Japon, et dans une moindre mesure Armée rouge, voir unités de Tirailleurs noirs à certaines époques, unités noires allemandes de 14-18...).
Ce n'est ni nouveau, ni étonnant, ni spécifiquement allemand.
En revanche, les directives et le corpus réglementaire instaurant ou recommandant des méthodes de combat et de lutte anti-partisans contraires aux Conventions internationales... ça c'est l'énigme qui m'interpelle.. Car elle dépasse le seul régime nazi.
Si l'on reprend votre exemple : les allemands usèrent lors de combats de méthodes déloyales, voire traitresses (c'est avéré, même en triant entre les évènements réels et démontrés et les ragots de tranchée communs à toutes les armées).
Mais c'était pareil en 14 !
Quel pays était prêt à violer la neutralité d'un autre état pour s'assurer la victoire ? à par l'Allemagne ?
Le plan Schlieffen lui-même a été conçu, pensé, et mis en oeuvre alors qu'il comportait comme principe de base la violation d'une règle essentielle du droit international public. Napoléon l'avait fait en 1805, mais c'était avant la Haye.
Et cette violation a été commise, alors même que ses conséquences (entrée en guerre du Royaume-Uni et du Commonwealth) étaient gravissimes pour l'Allemagne.
Si en 1939 (et début 40), un certain nombre de projets délirants ont été conçus par les franco-anglais, qui impliquaient la violation de diverses neutralités, aucun ne sera mis en oeuvre par ces démocraties (au point que les allemands "grilleront" la politesse des Alliés en Norvège en avril 40). Pourquoi ce qui ressemble fort à des barrières psychologiques n'existaient pas chez les allemands (que ce soit en 14 comme en 40) ?
Voilà quelques questions, qui vont au-delà de la simple condamnation morale...
CM |