... je n'avance pas dans ma lecture de ce petit essai.

mais votre dernier message soulève quelques problèmes intéressants sur lesquels je serai bien incapable de donner une réponse définitive.

En espérant ne pas trop déformer vos propos, je vois (vous corrigerez si nécessaire) :

- une question sur la définition de "l'être fasciste" : c'est vrai qu'il n'y en a pas, et que pour ma part j'ai instinctivement du mal à le séparer d'un totalitarisme bien plus large que le seul fascisme. Tout le problème est que l'instinct n'est pas raison, et que nous parlons de quelque chose qui n'est pas défini... Je pense que Thelweit doit le définir, mais ne lisant pas l'allemand (à part les Gliederungen et ktsN), je vais en rester là...

Littell fait tout de même référence à la notion de "bourreau ordinaire" (Arendt et autres...), qui dépasse largement une position à l'extrême-droite de l'échiquier politique (cela peut donc, dans mon esprit aussi concerner d'autres extrêmes).

- il faut bien sûr se garder des explications "psys", surtout quand on veut faire dire un résultat à la méthode psychanalytique avant de commencer l'analyse (c'est très fréquent).

ma référence était plutôt ethno-sociologique et reposait sur plusieurs constats démographiques et statistiques (et croyez-moi la démographie ne ment jamais) :
la République de Weimar (comme la IIIème de l'entre-deux guerres) a un pourcentage anormalement élevé de veuves avec enfants en bas âges (c'est à dire avant que la "révolution oedipienne" ait été terminée), et elle a également une proportion importante de sous-officiers qui seront reversés dans les administrations et grand corps d'état , dont les chemins de fer, à l'issue de procédures administratives dont je ne me souviens pas en détail (la vraie armature d'une armée est son corps de sous-officiers).

Les conséquences de ces deux phénomènes, qui portent sur des nombres élevés de personnes, vont se ressentir par d'une part une xénophobie latente plus importante (comme en France dans les années 30, ou en Angleterre), mais aussi par une docilité et une obéissance aveugle aux ordres, quels qu'ils soient (les trains de la mort doivent arriver à l'heure comme les autres).

A l'instant où j'écris ces lignes, j'ai oublié le titre des ouvrages en question (il y en a deux de mémoire). Oui je sais, cela ne va pas vous avancer beaucoup....

Bien évidemment, il s'agit d'éléments factuels qui illustrent les évolutions de chaque pays, mais qui n'expliquent pas tout. Disons que l'on se situe au niveau des courants sous-marins profonds, ils existent et sont nécessaires pour comprendre où va aller l'iceberg, mais la forme finale de l'iceberg au moment où il déchirera la coque du Titanic, et l'heure à laquelle il coulera l'insubmersible, dépendent de plein d 'autres facteurs... Et on limite souvent nos études à ces facteurs plus facilement observables à l'oeil nu.

Tout cela pour préciser qu'il ne faut pas jeter toutes les études "psy-culs" avec l'eau du bain, même si certaines le méritent réellement, et que même les médiocres, par les réflexions critiques que l'on est amené à se faire, peuvent parfois apporter quelque chose.

Bon j'y retourne...

CM