Oui le livre "Le sec et l'humide" est pour moi une analyse pertinente et innovante.

Dois-je ajouter qu'il n'a rien à voir avec les Bienveillantes que je n'ai pas lues (et qui m'intéressent modérèment) ? Donc je ne vois pas trop le lien avec ce Aue (qui n'est pour l'instant même pas cité, mais je ne l'ai pas fini...).

Ce lien est fait sur les nombreux liens internets sur ce livre, mais la lecture du livre lui-même (en tout cas pour les premiers chapitres) traite exclusivement des écrits de Degrelle (même si parfois l'auteur fait quelques fugaces références, notamemnt dans les légendes des photos, au cheminement intellectuel qu'il a suivi durant la rédaction des "Bienveillantes").

Quant à votre résumé "pour faire simple", il est comme son nom l'indique simpliste et dénué de toute nuance...

Un exemple : le passage des "pines au cul" est en effet déléctable (j'ai beaucoup ri, et cela me paraît de bon sens, dois-je immédiatement préciser que je n'ai été enlevé par personne et que mes fantasmes sont ailleurs ?) mais cette partie de phrase doit être remise dans son contexte : c'est une remarque personnelle de l'auteur après qu'il ait fait le constat étonnant de l'absence de véritable lien entre fascisme et homosexualité (je dis étonnant car jusque-là ce lien était un peu trop facilement fait, sans justification pourtant).

Maintenant, il ne s'agissait que d'un modeste avis "de passage" (j'ai pris bien soin de préciser que je n'ai pas encore fini le livre mais que ses premiers chapitres m'ont enchanté).

On peut tout a fait critiquer (et avec raison) la notion même de psychanalyse d'un écrit, tant la construction du champs analytique chère à Vidermann a besoin de ces échanges communément et maladroitement résumés sous les vocables "transferts / contre-transferts" (certain parlent de "dialogue des ça"). Freud lui-même s'y est risqué dans ses cinq psychanalyses, pour le meilleur et pour le pire...

Mais, d'après ce que j'en ai lu (je répète que je n'ai pas fini), j'en retire des éléments de réflexions très intéressants et novateurs (qui me font découvrir au passage les thèses dudit Theweleit, à ma connaissance pas disponibles en français) sur la nature du fascisme.

D'où cette envie irrésistibe de partager sur ce forum, de manière humble et libre, mon enchantement.

Il est évident à la lecture de votre réponse que pour apprécier ce livre, il faut déjà une certaine ouverture d'esprit... Et surtout ne pas se sentir concerné par la question de l'être fasciste (dont la relation à la mère avait déjà été analysée dès les années 70 en français, sous un angle démographique et sociologique : Weimar est d'abord une République de Veuves, c'est un facteur parmi d'autres qui est utile pour expliquer l'engouement aveugle des jeunes garçons pour le fascisme).

Cordialement,

CM