et nous revoilà partis pour une énième controverse sur Malte...
J'ai aujourd'hui du mal à m'impliquer dans des discussions "grand stratégiques" (c'est marrant cela sonne comme "grand guignol"), car on n'a aucune preuve de ce que l'on avance (la chute de Malte aurait entraîné la chute du Cabinet Churchill ? hum... Cela aurait changé la politique du Royaume -Uni qui aurait fait la paix avec l'Allemagne ? hum... hum...) et cela se termine toujours dans d'interminables controverses qui ne servent qu'à étaler la "grande culture" de protagonistes enfermés dans leurs certitudes et à épuiser les efforts des modérateurs (salutations à eux...).
Comment imaginer qu'une démarche sérieuse puisse fonder l'importance stratégique déterminante en Méditerranée de Malte sur les efforts des britanniques pour la soutenir ? Ce serait comme considérer que les efforts des allemands contre Stalingrad seraient la meilleur preuve de l'importance de cette ville, dont la chute aurait immanquablement précipité l'effondrement de l'URSS...
Alors on peut énumérer une succession de pourcentages, de chiffres... etc... le fait est que Malte a eu une influence sur le ravitaillement de l'Axe (ai-je dit le contraire ?) mais que sa chute n'aurait rien amélioré, en tout cas en 1942... C'est ce que j'ai dit et vos arguments ne tiennent pas devant cette réalité factuelle.
En 1942, le tonnage disponible est trop réduit, les réserves de mazout de la marine italienne sont épuisées, les capacités portuaires libyennes sont indigentes (malgré les efforts allemands) et la colonie italienne manque du chemin de fer, ou des dizaines de milliers de camions qui permettraient d'acheminer le ravitaillement des ports jusqu'au front...
Aujourd'hui tous les historiens conviennent de relativiser le rôle de Malte au cours de l'été 1942. Ceci ne remet pas en cause ni l'opportunité de tenir à tout prix cette île qui joue alternativement le rôle de point de fixation et de poil à gratter (comme Hougomont ou Bir Hacheim) et qui aggrave encore les problèmes logistiques italo-allemands, ni le courage de ses défenseurs...
J'ai moi aussi lu Gabriele (et aussi un travail extrêmement complet du Dr Paul Bois sur le même sujet), et il faut savoir que même au moment où l'île est écrasée de bombes, les convois italiens quittent la métropole à moitié pleins, et repartent à moitié déchargés...
Enfin, Cavallero lui-même précise que ses deux cauchemars sont "Malta e Nafta"... et il oublie le reste (chemin de fer, complexes militaro-industriel obsolètes, ports trop petit et sous-équipés...).
Donc la prise de Malte n'aurait rien résolu à elle seul.
CQFD
CM |