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Malta Blitzed but Beaten / Philip Vella

En réponse à -2
-1que de raccourcis.... de 13emeDBLE

Heute Afrika, morgen die Welt ! de Nicolas Bernard le vendredi 07 décembre 2007 à 01h12

Ah, mais les grandes discussions stratégiques ont tout de même pour avantage de poser le contexte, sans lequel les théâtres d'opérations plus "locaux" perdent leur intérêt. Mais il est vrai que j'ai toujours préféré H.O.I. II à Panzer Commander... ;-)

Par exemple, vous limitez votre analyse à l'Afrique du Nord, avec un petit raccourci sur le Front de l'Est. Mais l'Empire britannique est également en guerre dans l'Atlantique, face aux U-Boote, et en Asie face aux Japonais. Lesquels sont, depuis peu, aux portes des Indes, joyau de la Couronne en proie à d'importants troubles civils du fait des indépendantistes et d'une importante famine. Et je ne cause pas de la sympathie de certains milieux arabes pour cette Allemagne réputée anti-colonialiste, en Egypte ou en Irak.

D'où ma question : en admettant que tombe Malte, ce qui aurait pour effet de bloquer la Méditerranée, et qu'en poursuivant ce cauchemar la VIIIe armée (d'Auchinleck) soit vaincue à El Alamein par une armée axiste correctement ravitaillée (admettons), amenant les Germano-Italiens sur le canal de Suez, quelles troupes la Grande-Bretagne va-t-elle opposer à Rommel ?

Par ailleurs, que devient Churchill dans l'équation ? Sa légitimité est de plus en plus contestée à la Chambre des Communes : n'a-t-il pas perdu Hong Kong, Singapour, Tobrouk ? N'a-t-il pas échoué à Dieppe ? D'ailleurs, quel impact la chute de l'Egypte aurait sur l'U.R.S.S. ? Staline et Molotov ne seraient-ils pas enclins à abandonner la "Grande Alliance" et, dans la panique qui s'est emparée de la Russie à l'été 1942, tenter de sauver ce qui peut l'être en vendant leur âme à Hitler ?

Quant à Malte, disons que je suis assez sceptique quant à vos affirmations. A vous lire, on pourrait presque s'étonner des efforts dramatiques des Britanniques pour sauver l'île au plus fort des raids allemands et des rumeurs sur une invasion. Vous soulignez avec raison les difficultés de la chaîne de ravitaillement italien, mais ces difficultés étaient réellement aggravées par la présence de ce rocher ! Par ailleurs, à écrire que "prendre Malte n'aurait pas résolu les autres points de blocage", vous semblez omettre que ladite chute aurait pratiquement interdit la Méditerranée à la Royal Navy, privée de point de ravitaillement entre Gibraltar et Suez.

Certes, en valeur absolue, les chiffres semblent aller dans votre sens : sur 1.789 navires italiens emportant un tonnage global de 8.800.000 tonnes, 151 seront coulés (soit 642.677 tonnes). Sur 206.402 hommes embarqués, 189.025 arriveront à destination, de même que 1.925.085 tonnes de matériel sur 2.245.381.

Mais ces statistiques portent sur l'entière période allant du 10 juin 1940 (entrée en guerre de l'Italie) au 13 mai 1943 (fin de la bataille de Tunisie). Or, pendant la première année du conflit méditerranéen, les pertes des convois seront fort réduites du fait de l'incapacité des Britanniques à armer efficacement leur base. Au premier semestre 1942, l'année qui nous occupe, les pertes sont tout aussi réduites, car la Luftwaffe consacre d'importants efforts à écraser l'île sous les bombes. Mais l'aviation allemande, dès juin 1942, doit également envoyer des formations à Rommel. De fait, l'île reprendra son rôle actif : en août, le pourcentage des pertes concernant le personnel transporté en Libye monte à 38 % (30 % en septembre, 37,5 % en octobre), et le matériel à 33 % (21 % en septembre, 37 % en octobre). Et le trafic maritime ne cesse de diminuer.

Bref, au cours de l'été 1942, Malte paralyse le ravitaillement axiste - statistiques fournies par M. Gabriele, "La guerre des convois entre l'Italie et l'Afrique du Nord", in Henri Michel (dir.), La Guerre en Méditerranée, C.N.R.S., 1971, p. 281-301.

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