Les fusillés de Chateaubriant.
Guy Moquet, par son jeune âge, est devenu la figure emblématique de cette fusillade d’otages. Un autre nom, pourtant, attire l’attention. Celui de Pierre Guegen, maire de Concarneau, qui avait démissionné du parti communiste lors du pacte Ribbentropp-Molotov. Ce n’est donc pas en tant que (ex) communiste que les Allemands l’ont fusillé, mais en tant que patriote français.
A noter, dans ces communistes « repentants » ou indignés le cas de Maurice Maile, maire de Clichy et conseiller général de la Seine, qui démissionnera également avec éclat, et donnera même publiquement les raisons de sa décision le 12 décembre 1939. L’année suivante, ce patriote intransigeant se suicidera en juin 1940, lors de l’entrée des Allemands à Paris.
Le pacte germano-soviétique avait créé un véritable traumatisme chez tous les Français, d’ailleurs. La guerre d’Espagne venait juste de s’achever, ce pacte reniait le sacrifice des brigades internationales, et le PC a eu son Montoire, bien avant Pétain.
Dans un restaurant parisien, Jacques Duclos, personnalité du parti, a été publiquement outragé par l’actrice Hélène Perdrière, qui lui a froidement adressé un salut hitlérien.
(Henri Amouroux, le Peuple du désastre). |