Clair : la Milice est au service des forces allemandes d'occupation, la traque des résistants est son pain quotidien, celle des Juifs s'y greffe à l'occasion en toute continuité, les opérations sont soumises à l'occupant qui donne ou non son feu vert et ces opérations sont conçues de façon à ne pas faire l'objet d'un veto. L'idéologie nazie lui est donc un vivier naturel, avec toutes les conséquences pratiques que cela suppose. (source : en particulier Delperrié, tout au long de son tome 2)
Clair également, le fait que le discours d'après guerre de Touvier emprunte abusivement à la théorie pétainiste du "bouclier". Les Boches voulaient tant de victimes, nous obtenions une division du chiffre par deux, trois ou quatre, cela c'est Laval, c'est Bousquet (avec la nécessité, pour l'historien, de poser la question du chiffre que l'Allemand avait en tête au début du marchandage, ce que ni Laval, ni Bousquet ni leurs défenseurs ne font jamais). Et si début 44 Bousquet et le ministère de l'Intérieur sont mis sur la touche au profit de Darnand et de son "secrétariat d'Etat au Maintien de l'ordre", c'est précisément pour que cesse ce petit jeu.
Ce qui n'est pas clair, c'est la pondération précise des responsabilités de chacun dans une action telle que Rilleux-la-Pape, et la part de la spontanéité milicienne dans l'idée de venger Henriot. |