> Comme le précisait Cédric dans un précédant post, ils
> s'étaient pourtant fort bien battus en Afrique orientale,
> alors qu'ils étaient coupés de leurs bases métropolitaines.
> Ce front est injustement oublié; la bataille y fut pourtant
> longue et difficile et, dans les cieux, les rares coucous de
> la Regia donnèrent une leçon à leurs adversaires du
> Commonwealth(voir C. Shores, "Dust clouds in the middle
> east").
Bataille longue, sans doute : le pays était vaste et mal desservi. Difficile ? J'en suis moins sûr. L'armée italienne du Duc d'Aoste était coupée de ses bases. Sur les 290.000 hommes qu'elle pouvait aligner, 200.000 d'entre eux étaient des supplétifs abyssins à la fidélité plus que douteuse. Le matériel était périmé (chars M et ), l'aviation reduced to que dalle (34 chasseurs Fiat C.R. 42), la flotte réduite à sa plus simple expression (2 torpilleurs, 7 contre-torpilleurs, 4 sous-marins, bâtiments en mauvais état), les pièces de rechange manquaient, les stocks de nourriture étaient faibles, sans parler du carburant. En face, l'armée britannique n'était pas supérieure en nombre, mais alignait davantage de chars, de véhicules et d'avions. Mais elle devait prélever du matériel et des troupes sur ces effectifs pour les expédier en Libye, face aux Germano-Italiens. Par ailleurs, le soutien escompté des tribus éthiopiennes ne sera pas facilement acquis.
La résistance italienne a été inégale. A côté d'unités faisant preuve de mordant, comme à Keren ou Addis-Derra, il y aura de nombreux décrochages. Certes, le Duc d'Aoste était mal informé par son bureau de renseignement, qui exagérait systématiquement les effectifs britanniques. Et certes, ses ordres ne seront pas toujours exécutés. Il n'empêche qu'à aucun moment ses forces n'auront été en mesure de repousser l'adversaire - sauf au cours des violents combats de Keren. Voir Pieter Lessing, "La chute de l'Empire italien d'Afrique", Historia Deuxième Guerre Mondiale, Tallandier, vol. II, p. 441-451. |