Oui, j'exprimais l'opinion contraire ici et je viens de voir sur Wikipedia que je ne suis pas le seul .
En 2002, deux historiens, Jean-Marc Berlière, spécialiste de l'histoire de la police, Franck Liaigre, spécialiste de l'histoire nantaise, établissent un parallèle entre le culte dont bénéficient les fusillés de Châteaubriand en général et Guy Môquet en particulier, et l'ombre dans laquelle sont laissés les auteurs de l'attentat de Nantes et tous les autres jeunes communistes des Bataillons de la Jeunesse qui ont été recrutés lorsque le parti se lance résolument dans la résistance armée après le déclenchement des hostilités entre l'Allemagne nazie et l'URSS, en juin 1941.
"Si les otages de Châteaubriand monopolisent la lumière mémorielle, les auteurs de l'attentat de Nantes sont laissés dans un brouillard épais" écrivent les auteurs du livre Le sang des communistes, les bataillons de la jeunesse dans la lutte armée" qui soulignent que le parti n'a laissé laissé filtrer la vérité sur l'attentat de Nantes qu'en 1950 [26].
La thèse développée est qu'à l'origine, le culte rendu aux fusillés de Châteaubriant a eu pour but d'occulter le fait que lorsqu'ils ont été internés, le parti des futurs fusillés n'était nullement sur une ligne de résistance à l'occupant:
"Ces martyrs propitiatoires proches de la direction nationale sont très tôt érigés en figures éponymes de la Résistance. Or, ce choix, à la lumière de l'Histoire est pour le moins étonnant. Que magnifie-t-on en effet ? Essentiellement leur précocité résistante, quand bien même la plupart des fusillés n'avaient pas « résisté » avant d'être arrêtés, n'avaient pas eu la possibilité de le faire du fait de la ligne alors suivie par le parti. Il n'est pas étonnant dés lors que les otages les plus révérés soient ceux qui ont été appréhendés en 1940... Qu'espère-t-on de retour ? Gommer les errances de 1940, faire croire par le biais de la mort de ces martyrs, que le parti a résisté bien avant le 22 juin 1941."
Amicalement
Jacques |