Dans une logique strictement militaire, il y a, ce 16 août, une capitale française en cours d'évacuation sans que cela soit dit. Il est de première importance pour l'armée allemande d'assurer la sécurité de ses cantonnements et de ses voies d'évacuation et, pour cela, de neutraliser les groupes de résistance qui peuvent lui tomber sous la main.
Et si l'exécution n' pas lieu en public, il n'en reste pas moins que cet abandon des cadavres sur la voie publique tend à faire connaître le sort des FFI au plus vite : c'est sans doute bien là un effet de terreur qui est recherché, en même temps qu'une rappel, à l'usage des bidasses allemands, qu'il sont en pays ennemi et qu'ils n'ont pas intérêt à se laisser faire prisonniers.
De ce point de vue, on retrouve l'esprit des Waffen SS à Oradour : "brutaliser" la guerre pour maintenir le nazisme bien en place et prolonger la guerre malgré la défaite en France.
On a donc bien raison de dire que ce massacre est criminel, mais c'est pousser le bouchon de dire que le crime est gratuit. |