A partir du récit bien documenté et sans complaisance de François Dufay, l'auteur, avec la complicité de Claude Vajda réalisèrent en 2002 un documentaire homonyme plutôt réussi.
Voici la présentation de France 5 :
En octobre 1941, sur l'invitation de Goebbels, sept écrivains français de premier plan partent à la découverte du IIIe Reich : sous la houlette du Sonderführer (lieutenant) Gerhard Heller, Marcel Jouhandeau, Jacques Chardonne, Ramon Fernandez feront ainsi un long voyage " touristique et mondain " au coeur de l 'Allemagne nazie, à la rencontre, notamment, de Goebbels, Baldur von Schirach, Arno Brecker, Albert Speer... Au terme de ce périple, ils seront rejoints, à Weimar, par quatre autres écrivains - Robert Brasillach, Pierre Drieu La Rochelle, Abel Bonnard et André Fraigneau -, pour un congrès des " intellectuels européens ", où quatorze nations seront représentées. Loin d'être anecdotique, ce pèlerinage au pays de Goethe - devenu celui d'Hitler - constitue un moment fort de ce que Julien Benda a baptisé " la trahison des clercs ". Véritable cas d'école de l'aveuglement des intellectuels du XXe siècle face aux régimes totalitaires, il éclaire du même coup la compromission d'une partie des élites françaises avec l'occupant nazi. Anticommunisme et antisémitisme, fascination carriérisme, germanophilie, désir de collaboration : telles sont quelques-unes des motivations expliquant cette sinistre équipée, que le téléspectateur suivra en compagnie de François Dufay. "(...)Les images d'archives sont ponctuées par les interventions de Gisèle Sapiro, Jean-Pierre Azéma, François Nourissier et Michel Winock.
RC
PS : Si une chaîne le rediffuse à la rentrée, je le mentionnerai de suite. Il nous aide à comprendre la démarche fondée sur une éthique pervertie de ce groupe d'écrivains compromis. Heller leur fit miroiter de gros tirages et des droits d'auteur juteux... ! Parfois, ça suffit pour embarquer un auteur déjà séduit esthétiquement par l'ordre nazi. (Jouhandeau, Fraigneau.) Le processus s'applique aux autres Arts et domaines de la création. Pour le ballet, on sait qu'un Serge Lifar s'est prêté de bonne grâce aux sollicitations de l'occupant. Le problème des artistes de talent, c'est la gestion de leur égo qui leur mange le sens moral ! |