Je suis en effet convaincu que les généraux n'avaient strictement rien à faire des crimes de leurs hommes, notamment en territoire ennemi. Et pour ce qui concerne l'Italie, l'occasion de se venger du "coup de poignard dans le dos" était trop belle. Cela dit, dans les camps de prisonniers tunisiens, de jeunes recrues italiennes et allemandes avaient déjà "tâté" de la virilité des "marocchini", couteau sous la gorge (les témoignages ne manquent pas). Certaines informations ne sont connues que lorsqu'on les cherche et il ne faut certainement pas compter sur les ouvrages de vulgarisation pour en référer. Un autre exemple me vient à l'esprit: dans un hors-série de la revue "batailles aériennes" consacré aux combats aériens franco-italiens (fallait du courage de sortir un numéro -fort intéressant- pour si peu de faits), les événements du 13 juin 1940 furent bien relatés mais un fait majeur occulté: le lynchage du pilote qui, parachuté, eut le malheur de tomber au milieu de la population d'Agay; les autres n'eurent la vie sauve qu'à l'intervention des gendarmes. Nicola Malizia, auteur bien connu et ami de votre serviteur, avait écrit un très bel article sur la défunte revue "Aérojournal" (le procès Clostermann a dû laisser des traces), retraçant avec exactitude les faits, ans une parfaite neutralité de ton. Un préambule avait même été rédigé afin que le lecteur lambda ne soit pas "choqué" à la lecture de ce fait méconnu et dont le but n'était pas de montrer du doigt les Français. Le directeur de la publication, quelques temps après,communiqua à Nicola, interloqué et vexé, qu'il ne "voulait plus jamais entendre parler de la Regia Aeronautica et des Italiens en général"; réaction dûe à un courrer des lecteurs "assassin"? Ou tout simplement de gros cons qui ne pigent rien à l'histoire? Raconter, reconstruire ls faits historiques, je me répète, ce n'est pas juger. |